[Terminé] EVENT II - "Ca va peut-être finir."

Le calme règne dans la K's Alley. On peut entendre les mouches voler, les moutons de poussière et les tracts émiettés rouler sur le sol. Le Casino et la Maison Close sont déserts, fermés pour l'occasion qui s'offre au patron ce soir. Les putes, les dealers, les trafiquants d'armes, tout ont quitté leur poste pour se rendre au lieu de l'action principale, véritable boule de tension actuellement. Une tension si forte qu'elle rend la ville totalement silencieuse.

Les portes du Midnight, quand elles tiennent encore debout, son fermées. Les vitres cassées ont répandu leurs larmes de verre sur le sol crasseux, jonché de gobelets, de bouteilles. Les liquides poisseux se mêlent en de curieuses réactions chimiques. Les baies vitrées défoncées sont recouvertes du corps des Adolfiens qui montent la garde, armés de mitraillettes. La musique s'est arrêtée. La lumière provient des quelques spots encore allumés.

Le clan Adolf, informé de la trahison de Diane Artemys, a décidé d'agir. Une trentaine de gars armés jusqu'aux dents, musclés jusqu'au cerveau, se sont rués comme des bêtes sauvages sur la plus grande attraction de Karnevale Avenue depuis sa création. A l'aide de leur forces et de leurs armes, il ont fait entendre la rage de leur maître, chiens enragés cherchant une récompense à leur implication dans le gang. La pagaille a été semée, les vitres brisées, les bouteilles renversées, les occupants pris en otage.

Lyall et Caleb ont été capturés à la suite d'un duel, avec les quelques témoins qui ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Ils sont actuellement sain et sauf, à côté de la porte avec pour avertissement le carnage qui se déploie devant leurs yeux. S'ils se tiennent tranquilles, peut-être auront-il juste une amende pour trouble de l'ordre public.

NOTE AUX JOUEURS

Spoiler:

Sa tête lui faisait mal. Un tambour martelait sans cesse, comme si le silence oppressant créé par l'expectative à l'intérieur de la boite de nuit était inversement proportionnel au vacarme dans son crane. Pour le moment, il avait les mains attachées dans un coin de la pièce, près de là où se tenaient des portes il y a encore quelques heures. A côté de lui se tenait son mystérieux sauveur, dans la même posture que lui et donc peu apte à renouveler son exploit. La dernière image que Caleb avait eu avant de se retrouver ici, était le gamin/animal en train de mordre un des hommes de main. Après plus rien jusqu'à la piste dévastée du Midnight.

Il reconnaissait bien l'endroit, et au fond ne pouvait pas dire qu'il était désolé pour ce qui se passait. Son dernier passage dans la boite de nuit avait été assez mémorable, et s'il avait gardé un mauvais souvenir de la ville entière, c'était encore pire pour la boite. Mais la source de son traumatisme était là elle aussi, et la vision de la position dégradante dans laquelle elle était lui avait arraché un sourire. Ah, on faisait moins la maline ainsi attachée au barres sur le comptoir, et non plus libre de se glisser dessus pour une lap-dance. Enfin, il tenait sa vengeance.

Ça aurait pu en être jouissif si lui aussi ne se trouvait pas en terrain glissant, ainsi ligoté. Après tout, avec le gamin ils s'étaient débarrassé d'un bon nombre des hommes de main du gang Adolf. Parce que oui, il ne se faisait pas d'illusion sur ce qu'il était en train de se passer; depuis les bars d'Almancar il avait eu vent de la guerre des gangs qui faisait rage ici, et se doutait bien de l'identité des protagonistes présents. Maintenant, il ne restait plus qu'à se faire tout petit et trouver une occasion pour se barrer, parce que quel que soit le camp qui l'emporterait ce soir, il n'était pas sûr de s'en sortir vivant.

Pitoyable.

Franchement elle avait tout raté sur toute la ligne.
De un elle n'avait pas pu faire sa mission principale, à savoir espionner sans se faire chopper. Ceci dit c'était un peu sa faute ... Si elle n'avait pas explosé cette fenêtre pour aller aider les deux autres ...

Les deux autres justement. Second point ; elle n'avait justement pas réussi à en sauver un seul, même si le petit blond était porté disparu sans raison logique.

Tout avait été rapide dans cette petite salle qu'était l'entrepôt du casino. Elle s'était faite écraser plusieurs fois de suite, elle s'était battue, débattue tandis que le bellâtre s'était fait apparemment avoir par son propre karnevale, finissant dans les choux.
Elle avait eu beau faire de son mieux, les gorilles du clan Adolf étaient trop forts pour elle seule, et son partenaire endormi et elle s'étaient fait trainer jusqu'à la boite de nuit, saucissonnés et au sol. Elle avait été personnellement bâillonnée, elle se doutait bien pourquoi mais ça l'énervait quand même.

Elle avait pu reconnaitre certaines personnes dans cette drôle de réunion, comme Diane et Terek, cette dernière en mauvaise posture, la petite était gênée pour elle, d'ailleurs. Elle semblait avoir un don pour se retrouver en mauvais état apparemment.
Outre ses deux chefs, elle avait reconnu aussi Clarice et Aemilia. Ça lui avait fait peur, car les voir toutes deux dans une telle posture était tellement loin de ce qu'elle avait pu s'imaginer.

Pendant que le beau gosse reprenait douloureusement ses esprits, elle grondait déjà malgré elle, tiraillée entre la colère et la peur.

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Killian jubile. Les chiennes sont toutes dans un état pitoyable. Et eux, rois naturels de la ville, les dominent pour de bon. L'ordre naturel des choses. Enfin c'est possible. Enfin ils peuvent en étaler devant ces traînées. Sales bouts de viande sur pattes qui pensent tout savoir et mieux que tout le monde.
Le boss en tient une en joue. Ce qu'il aimerait qu'il tire. Une pour l'exemple... ça serait si chouette.

Ses yeux se baissent vers les deux saucissons à sa gauche. Le petit nerveux qui mord semble prêt à bondir. Dommage pour lui, il restera aussi lié que ça. Avec en prime un bâillon. On ne veut pas courir le risque qu'il s'amuse à ronger les cordes ou à mordre on ne sait qui.
L'autre se réveille, apparemment bien dans le gaz. Killian sourit. Ça fait deux spectateurs en plus pour regarder la chute des catins et narrer ça un peu partout dans Sphéra. Il souffle tout bas.

« Regardez les bien les gars. Regardez les qui vont morfler. »

Un regard appuyé à Quenottes boy.

« Tu fais moins le malin sans tes chicots hein ! »

Et de ricaner doucement en regardant du côté du Boss.

Ça commençait à s'exciter du côté du bar, une des filles attachées piquait une crise d'hystérie. Si il avait reconnu Lia de suite, il avait un peu plus de mal avec cette folle au cheveux verts - comme si personne ne pouvait avoir une couleur de cheveux normale ici. Voyons voir... Le fait qu'elle soit à moitié à poil l'aidait même à se rappeler, la dernière fois qu'il l'avait vue il lui semblait qu'elle était dans le même état... Ah! Oui. La pute de la soirée au Chien qui Broute. Son nom ne lui revenait pas, mais des cheveux verts comme ça, ça courait pas les rues. La prostituée donc tapait un scandale, parvenant à l'exploit de s'attirer toute l'attention même avec un bâillon dans la bouche. Hop, quelques cris étouffés plus tard, elle était reléguée dans un placard.

Soudain, le calme retomba, mais pas seulement parce que la nuisance avait été éloignée. Venait d'entrer dans la pièce Nathanaël d'Essling, le maître de la ville, frère de leur cher président Howard. Imposant, sûr de lui, Caleb n'était pas certain de trouver refuge dans son camp. Ou même de le vouloir. Après tout c'était ses hommes qui l'avaient tabassé un peu plus tôt... Échange d'amabilité; la fille au centre de la pièce n'allait pas faire long feu si elle continuait comme ça. D'ailleurs... Elle lui disait quelque chose elle aussi. Elle ne viendrait pas de cette soirée elle aussi...? Eh, si! C'était la folle qui lui avait foutu un poing dans la gueule à cause du mec qu'il s'était tapé. Décidément, c'était les grandes retrouvailles ce soir.

C'est alors que s'éleva dans l'air glacial de la boite un air discret, d'abord simple murmure accompagné de bruits en rythme, puis véritable oraison chuchotée au quatre coins de la pièce. Caleb identifia l'origine du chant : Lia, la serveuse, se démenait pour faire passer son message. Et soudain, avec l'autre fille attachée sur le comptoir, propulsa leur garde d'un bon coup de pied dans le dos. Boum. Étincelle qui mis le feu au poudres, chaque serveuse, chaque prostituée, chaque client du Midnight reprit haut et fort la chanson :

"AUX LARMES CITOYENNES, LA FEMME EST SOUVERAINE!"

Et tous se soulevèrent, profitant de leurs mains pour ceux qui le pouvaient, de leurs pieds ou juste de leur bouche pour se révolter, s'indigner face à cette lutte inégale. Un élan de panique monta en lui; les femmes se réveillaient et Caleb sentait que l'issue de la soirée n'était peut-être pas fixée d'avance en fin de compte.

Ça commençait à bien faire ...

Le gorille sur qui elle avait atterrit lors de son "infiltration" comptais bien lui en faire voir, et encore pour l'instant ce n'était que des paroles. Mais il était évident qu'à un moment ou à un autre cela devrait se régler autrement. Et ce moment tardait drôlement à Lyall.

Après sa pseudo humiliation par les mots et un grognement de sa part plus tard, la boite de nuit passe tout d'un coup d'une nuit d'hiver dans les rues d'Opale à une soirée trop arrosée dans un des bars de la ville du désert. Ça explose.

Aemilia et tout ce qui semble être ses alliés entonnent un drôle de chant de guerre, qui sonne plutôt bien, même si la jeune fille ne pouvait y prendre part autant physiquement que moralement (oui, même dans des situations de ce genre, elle préférait garder son identité secrète.) .

Outre le chant, les oppresseurs n'ont pas le temps de comprendre qu'un de leur membre se fait éjecter à grand coup de pieds.
Ah, là ça devenait très intéressant ... Le sang de Lyall bouillonnait, son karnevale aussi.

Sans ses chicots hein ? Qu'il attende quelques secondes le temps qu'elle ronge ce foutu bâillon !
Tandis que les femmes s'empressent de se jeter au front, ce que la jeune fille envie de tout son corps, Lyall mord, mord, mord ... Elle ne se jettera dans la bataille que lorsque son allié sera en sécurité, elle comptais bien le protéger jusque là ...

La colère monte en même temps que les cris ... Il suffirait juste qu'elle se mette sur ses jambes et que le bâillon tombe pour aller coller un crâne à ce gros débile.

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Le gamin a l'air fin furieux. Ça fait sourire Killian, qui reporte ensuite son attention sur le centre de la pièce. L'espionne va se faire flinguer si elle continue à parler. Ça en ferait une de moins. Bon débarras ! Qu'elle continue de jouer à la plus maligne, avec une balle dans la colonne, elle rira beaucoup moins.

Marc a emmené une de ces catins loin de la vue de tous.
Au vu de son état, Killian pense qu'il aurait dû l'achever pour ensuite la coller dans une décharge. Et puis quelque chose se met à déconner. La grognasse qui mène le Midnight a l'air de s'exciter et commence à faire du bruit. Bruit repris par ses copines. Il fronce les sourcils. Elles sont vraiment tout sauf équilibrées ces dindes. Et là, c'est le drame. Elle et sa voisine de poteaux collent un coup de pied dans le derrière d'un des leurs.

Killian bouillonne. Les chiennes. Lâches jusqu'à la fin ! Oser frapper un homme dans le dos ! À deux contre un ! Il se retient d'aller leur apprendre la vie. Il sait que Marc va s'occuper de leur cas.

Un rictus s'étire sur ses lèvres.
ça n'a pas manqué. Marc revient droit sur la patronne du Midnight et lui éclate le nez d'un bon coup de poing. De quoi la faire taire jusqu'à nouvel ordre et calmer ses copines. Il fait définitivement la fierté de tous les Adolfiens.

post édité pour inclure l'action de Marc.