Spicy salad [Cla-rice et Alectomato][Double gage]

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Clarice optait pour le déjeuner chez lui. Bien, il y en avait assez pour deux. En cheminant vers l'appartement de Pepper, ils avaient continué à discuter. Mais quand Pepper ouvrit la porte, ce fut le drame. Ces chaussures appartenaient à Alecto, propriétaire du double des clefs, de même que ces fesses qui dépassaient du frigo.

- Cherche pas, il est vide, mais je vais préparer un truc. Et j'ai une invitée.

Surtout, rester neutre. Parce que ça risquait d'être compliqué quand il verrait qui était l'invitée.

Elle l'avait suivi dans les rues d'Amenthalys devisant gaiement avec lui, notamment quant aux pensées de Lothaire. Le pauvre Lothaire qui avait continué son petit film mental, pensant que Pepper allait faire son affaire avec elle. Mon dieu qu'elle avait eu du mal à ne pas exploser de rire devant lui. S'il savait... s'il savait... Mais bon. Il ne savait pas. Pas de bol pour lui. Encore que, vu la teneur de la relation entre les deux oiseaux, il valait peut-être mieux en savoir le moins possible. Parce qu'évoquer Alecto le volage devant Pepper, ça risquait de finir par le blesser méchamment. Et le pauvre Pepper ne méritait pas ça.

Le pauvre Pepper doux comme un agneau venait d'ailleurs de déverrouiller la porte de son appartement et de se figer. Oui de se figer. Genre bonjour la statue de pierre. Clarice eut droit à la retransmission en direct live de ce qui se passait dans la tête de l'Amenthalysien et ne put retenir une horrible grimace en confirmant visuellement. Il était toujours temps de faire volte face, de prendre la poudre d'escampette en silence tout en faisant un grand signe de la main à Pepper pour lui dire au revoir et de se refaire cette petite bouffe une prochaine fois. Sauf qu'allez savoir pourquoi elle ne bougea pas d'à côté de lui. Non, elle ne bougea pas d'un iota... Elle grimaçait toujours quand le postérieur de l'autre débile fut suivi de l'intégralité du corps, puis de sa – ô combien – détestée tête... Voilà, il venait de refermer le frigo et se tapait un fix sur Pepper et elle. Impossible de dire lequel des deux était le plus écœuré de voir l'autre.

« Salut... »

Un mot prononcé à contrecœur... Mais prononcé. Parce qu'elle se voulait polie un mini peu. Un mini peu.

Qu'est-ce qu'elle fait là elle ?

{J'ai tenté de me refréner hein, tenté. J'ai fait à peine 400 mots ;w;}

Aucun des deux ne le prenaient bien. A lui de faire comme si de rien n'était, alors. Posant le sac de courses sur la table, il alla cherche poêle et casserole dans le placard. Au passage, il effleura Alecto, éprouva soudain l'irrépréssible envie de l'embrasser, y céda.

- Elle est là parce que je l'ai invitée. Alors vous vous comporterez tous les deux comme des adultes responsables.

Et un froncement de sourcils à l'adresse des deux gamins de cinq ans.

Il n'était pas content du tout de la voireuuuh, il n'était pas du tout content de la voireuuuh ! Voilà ce qu'elle aurait pu chantonner tout en tirant la langue à Blondie. Mais ça, ça aurait été faire preuve d'un âge mental bien inférieur à celui d'un gosse de cinq ans, et Papa Pepper – parce que oui, pour le coup, c'est le rôle qu'il allait endosser – avait demandé qu'ils se comportent en adultes responsables. Mais est ce qu'ils savaient au moins ce que ça voulait dire ça ?
Excellente question. Restait à voir dans le comportement des deux cocos la réponse.

Clarice décida d'opter pour le rôle de l'enfant sage... est ce que c'était possible ça ? Oui. Ptête bien cinq minutes. Et ça serait selon comment se comporterait Alecto. Parce que pour sûr, elle ne risquait pas de rester de marbre s'il tentait quelque chose. C'était aussi certain que deux et deux font... euh... ah oui quatre. Bref donc, un sourire innocent à Pepper, un bien plus forcé à l'égard d'Alecto, et la messagère resta tranquillement dans son petit coin à détailler l'appartement des yeux. Elle préférait rester... silencieuse pour le moment. Viendrait bien assez tôt le moment de riposter.

J'ai apporté des fleurs…

Clarice restait sage, mais pas Alecto. Il n'allait pas pouvoir préparer le repas avant de l'emmener au lit s'il continuait, mais il n'arrivait pas vraiment à le repousser, encore moins que d'habitude.

- Merci pour les fleurs, c’est gentil, je t-…e ferait un dessert. Clarice, tu aimes quand c’est épicé ?

Même s’il était de bonne humeur aujourd’hui, ne pas s’emballer et se concentrer sur le repas.

Alecto avait déclaré les hostilités. Très bien. Il voulait un retour, il allait l'avoir. Et dans le genre du mec qui se retrouverait le bec dans l'eau. Il allait prendre cher. Très cher. D'abord un regard qui devenait noir. Pour bien lui faire comprendre qu'il allait recevoir ses foudres dans la tronche. Ensuite un sourire fin et mesquin. Pour lui faire saisir qu'elle allait frapper.

« C'est moche de mentir. Ces fleurs on te les a offertes Alecto. Tu n'as rien acheté du tout. »

Un reniflement méprisant. Pepper ne méritait vraiment pas de se faire traiter ainsi. Il était vraiment bien trop naïf et crédule... Pauvre homme...

« D'ailleurs Pepper... Il n'est pas dans son état normal... Il fait ça juste pour me faire virer. Et oui, j'aime quand c'est épicé. »

Un grand sourire pour Alecto, l'air de lui dire que s'il voulait jouer au plus emmerdant, elle avait gagné d'avance. Il pouvait toujours essayer de la troller à coup d'Ereval elsavépukoi, elle avait compris toutes ses intentions. Et comptait bien continuer de mettre Pepper au courant.

Je ne les ait peut-être pas achetées, mais j'ai tout de suite pensé à Pepper, c'est plus important.

Quand à toi, je ne t'aime pas, ce n'est un secret pour personne ici, donc il n'est pas étonnant que je préfère ne pas voir ta tête et aller m'envoyer en l'air avec Pepper ici présent. Je pense que je ne peux pas être plus clair, non ?

Sa main s’était crispée sur le couteau pendant qu’il éminçait les légumes. Il leur avait dit de bien se comporter et voilà qu’ils se chamaillaient. La goutte d’eau ayant été les paroles d’Alecto, il n’y tint plus et se retourna. C’était à la fois gênant et blessant.

- Alecto !

Il vit alors qu’il la tenait par le menton, et fut submergé de jalousie comme rarement.

- Lâche-la.

C’était définitif et accompagné d’un froncement de sourcils. Pas content.

Connard. Sale type. Abruti fini. Débile. Crétin mondain. Voilà quelques un des sobriquets dont elle affublait – mentalement – en cet instant l'ex Traqueur. Il y en avait des plus violents, mais évitons de choquer les lecteurs, voulez-vous ?
Clarice n'en revenait pas qu'il se comporte ainsi, qu'il ose mentir éhonteusement à Pepper. C'était un peu comme s'il s'amusait à lui faire croire encore au Père Noël quoi. Et puis merde à la fin, pourquoi Pepper ne voyait-il pas clair dans son jeu ?! À croire qu'il aimait ça se faire rouler dans la farine...

Pas le temps de faire quoi que ce soit de plus, voilà que l'autre #censuré# venait de prendre son menton entre ses doigts. Et là... ce fut le drame. Enfin, les prémices d'un drame. La messagère fut submergée par une envie soudaine d'aller poser ses lèvres sur celles de la blondasse. Sauf que gniuuuut, erreur, elle ne pouvait pas l'encaisser. Mais genre... pas du tout (mais ça, vous le savez déjà n'est ce pas).
Alors bordel, pourquoi avait-elle furieusement envie d'être sienne en cet instant ?

Les mots de Pepper la ramenèrent à la réalité alors qu'elle avait commencé à clore ses yeux dans un fol espoir. Pouf douche glacée. Elle se libéra vivement de l'étreinte (si on peut appeler ça comme ça) des doigts de l'ex-Traqueur, les joues un peu rouges, et franchement furieuse lui gronda d'une voix sifflante.

« T'avises pas de remettre tes sales pattes sur moi. »

Oh, ça va, je ne dis rien, je me tais, mais tu ne m'empêcheras pas de penser, et je pense que je ne t'aime pas.

- Alecto !

Papa Pepper de nouveau, père plutôt incestueux d’ailleurs vu ses pensées actuelles.

- Va me chercher une casserole dans le placard plutôt que de dire n’importe quoi. Et remplis-la.

Ce n’était bien entendu absolument pas une excuse pour pouvoir de nouveau l’effleurer ; il semblait qu’aujourd’hui, l’attraction qu’exerçait sur lui le blond soit encore plus développée que d’habitude…

Qu'il était agaçant, qu'il lui donnait définitivement envie de lui exploser la tête sur la table de Pepper pour ensuite fouiller dans les tiroirs de ce dernier, afin d'y trouver un couteau de boucher pour s'amuser à le découper en cubes. Et le donner à manger à des chiens. Encore qu'il devait être tellement indigeste que les canidés le dédaigneraient. Bref, Clarice se tut et resta dans un coin, tout en regardant Pepper qui continuait d'émincer ses légumes, apparemment assez agacé du comportement du blond.

Mais dans le fond, il crevait d'envie de toucher à nouveau la serpillière... et la serpillière escomptait bien continuer ses petits jeux tactiles. En gros, elle allait devoir – si elle tenait à remplir son estomac et ne pas avoir droit à leurs ébats en direct live – s'assurer que ni l'un et ni l'autre ne se tripoteraient.
Ni une ni deux, à peine ladite casserole fut-elle dans la main d'Alecto que la messagère s'en saisit pour la remplir elle même.

« ça s'appelle le partage des tâches. Tu la sors, et moi je la remplis pour la donner à Pepper. »

Sauf que oui, super le partage des tâches qu'elle venait d'auto-décider... Génial même, mais... elle avait effleuré l'autre lavasse sans le vouloir.
Revint donc avec force l'envie furieuse de rouler une pelle à Alecto. Non, lutter définitivement, et tendre la casserole remplie à Pepper en détournant le regard. Et retourner dans un coin pour attendre que ça passe.