[Terminé] Business is business [Terek - Aurelle]

La journée s'avérait fort calme. Les clients se faisaient peu nombreux, mais en début de journée cela était toujours les moments les moins remplis. L'occasion pour les girls de prendre soin d'elle ou d'aller faire un tour à leur aise dans la ville la plus dépravée du monde. Ce qui ennuyait Diane ce n'était pas ce manque de monde à la maison close, mais plutôt les gars d'Adolf qui n'arrêtait pas de tourner autour ces derniers temps. Ils avaient été plutôt agressifs les mois qui venaient de passer. Preuve que la guerre entre les deux gangs battaient son plein. Artemys ne comptait pas se laisser débiner par un petit branleur qui pétait plus haut que son cul. Parce qu'il a un peu d'argent il se pensait maître des rues de KA. Oh non, il se ferait virer de la ville et Diane s'assurerait de le faire elle-même.

Elle était dans ses pensées à l'entrée lorsqu'une de ses filles entra à moitié en pleur. Cette dernière s'approcha de sa patronne et lui conta son récit. Apparemment elle s'était faite racolée par un des gars d'Adolf qui trainait non loin. Là c'était la goutte qui fit déborder le vase, qu'ils tentent de faire pression est une chose. Diane peut encore le supporter même leur prêter un peu de confort s'ils abandonnaient leur patron, mais qu'ils commencent à effrayer ses girls et de les ramener chez le porc du Jackpot, s'en était trop. Elle sortit alors à toute allure et se dirigea vers le mec que son employée lui pointa. Il avait en plus le culot de rester si près de l'entrée. Elle courut vers lui et d'un saut lui planta son genou dans la face. Une fois au sol, Artemys enfonça son talon à l'entre-jambe de l'être masculin au sol. Elle poussa très doucement faisant de plus en plus mal au mécréant qui se mit très vite à crier de douleur, elle retira alors la pointe du pantalon et s'assit sur le torse de l'homme en peine, croisant ses jambes et pointant une nouvelle fois son talon vers le visage du sous-fifre.

Diane : Tu vas m'écouter bien sagement, mon biquet. Tu vas retourner chez ton eunuque de patron et lui dire que les filles d'Artemys savent se défendre et que quelques hommes ne sont rien du tout comparé à tous ceux qu'on émascule durant la journée. Tu lui diras aussi que s'il veut dominer Karnevale Avenue il peut se toucher encore longtemps. Par contre tu éviteras de lui parler de ce que je viens de te faire sinon, la prochaine fois, tu perdras ton zozio. Tu as compris ? L'homme fit oui de la tête. Parfait, alors vas-y mon agneau.

Elle relâcha son emprise et l'observa s'en aller en rampant au sol comme un chien. C'est alors qu'elle vit Terek avec une personne qu'elle ne connaissait pas auprès d'elle. Diane leur sourit alors, à toutes les deux et leur fit de grands signes.

Diane : Terek, bon retour à la maison. Tu nous amènes une amie, tellement rare de ta part. Déclara-t-elle avec un regard curieux et un sourire mesquin.

Terek regarda de travers le mec qui fuyait la Maison Close. Voyant la maquerelle qui venait de le foutre dehors et connaissant les tendances émasculatrices de cette dernière, elle avait presque mal pour ses parties intimes. Mais elle ne tenait pas à se rendre une raclée elle aussi et s'abstint du moindre signe de solidarité ex-masculine, chose rendue plus facile dès lors qu'elle remarqua qu'il s'agissait de l'un des quelques Adolfiens qui aimaient venir les faire chier sur leur propre territoire. Elle prit Aurelle par le bras et accourut comme une pute bien dressée quand Artemys leur fit des signes, mais fut trop occupée à reprendre son souffle pour rire de sa légère pique. Encore une fois, ça lui apprendrait à fumer.

- Ouaaaiiiis elle, elle a pas pu venir consommer ici direct c'est simple elle vient de débarquer, elle faisait même pas encore le trottoir c'est dire. En fait c'est pas pour la vendre, faut qu'on cause c'est super urgent. Par là elle entendait que dehors devant tout le monde, c'était pas terrible. Elle traversa donc le rez-de chaussée de la Maison Close qui pour elle avait, ces dernières semaines, un arrière-goût de bore out. Quelques prostituées encore en sous-vêtements et maquillées de la veille se retournèrent vers la jeune femme alors inconnue au bordel car pendant les horaires de creux, comme leur nom l'indique, les client(es) étaient relativement rares. Ce n'est qu'une fois qu'elles furent dans la pièce de gestion administrative de la tenancière que Terek daigna passer aux explication. Elle s'assit sur le bureau, croisa les jambes, prit son air sérieux et désigna l'ex-fleuriste.

- Celle-là, si Adolf l'attrape et que ses dealers ont pas deux de QI, dans un mois ils rachètent la ville. Vas-y euh... Machin ; raconte-lui. En fait oui, si elle se présentait avant, ce serait pas plus mal.

Leur route rencontra celle d'un homme qui s'éloignait du bâtiment en courant de manière désarticulée, derrière lui, une jeune femme de grande prestance le toisait froidement, puis leur fit des signes lorsqu'elle les aperçut. Aurelle comprit vite avec ce qui suivait qu'il devait s'agir là de "la patronne" en question. Elle était assez charisatique, et la fleuriste se contenta de regarder ailleurs, entre autres le bâtiment. C'était un fort bel endroit, très élégant, presque attirant. Elle était rassurée de ne pas tomber dans une maison close délabrée et pleine de crasse.

'C'est pas pour la vendre', alors qu'elle se faisait trainer par le bras à l'intérieur du bâtiment et que le malaise la gagnait de plus en plus. Dans quoi était-elle bien en train de s'engager. En chemin elle croisait des supposées collègues de travail de sa guide, elle les évitait du regard du mieux qu'elle le pouvait, embarrassée. Mais heureusement, toutes trois arrivèrent assez vite dans un bureau, dont les portes se refermèrent sur elle.

"Ouais. Hem.." Commença-t-elle, hésitante, avec l'impression de commettre une énorme erreur. "C'est qu'avec mon Karnevale, je peux contrôler le végétal, et le créer aussi... J'étais même fleuriste dans mon ancienne ville. Mais euh... On m'a dit que je ferais mieux d'aller vers d'autres cultures... Et que je devais éviter un certain quartier..."

Lorsque Terek s'approcha en suffoquant, elle déblatéra quelques mots puis traina sa patronne et la jeune inconnue à l'intérieur. Cette dernière semblait fort intimidée voir même gênée. Une fois dans le bureau, Terek se mit à parler mentionnant le fait que si jamais cette jeune femme tombait entre les mains d'Adolf, tout était foutu. Cela suffit amplement à intriguer Diane qui posa son menton sur ses mains entrecroisées. Lorsque la fleuriste présenta les détails de son pouvoir, les yeux d'Artemys s'ouvrit de plus en plus jusqu'à former des ronds parfaits. L'invitée ne semblait pas appréhender tout le potentiel de ce pouvoir dans les rues de Karnevale Avenue. Seulement la maquerelle, elle, voyait gros. Non pas le fric derrière ce trafic (elle serait prête à l'aider pour rien) mais bien la concurrence, la bombe qu'elle déferlerait sur le marché des produits illicites qu'Adolf dominait grandement. Diane se leva et s'approcha de son invitée, elle s'assit sur le bureau à son tour à côté de Terek.

Diane : Premièrement mon chou, si tu me donnais ton nom. Je ne voudrais pas être irrespectueuse en te parlant par de petits noms. Ensuite, calme-toi. On est pas les méchantes, juste quelques filles qui se trémoussent et qui savent user de leur corps pour s'amuser et vivre. Enfin, est-ce que tu te rends compte de l'étendu de ton pouvoir dans les rues de cette ville. Laisse-moi te faire un topo.

Artemys croisa les jambes laissant ses cuisses douces et fines apparaitre. Elle resserra ses bras, remontant sa poitrine généreuse dans ses habits de satins rouges. Enfin elle laissa aller ses cheveux au vent de façon à se faire la plus charmante possible. Finalement elle s'abaissa gentiment vers son invitée et reprit la conversation.

Diane : Je ne sais pas quel est ton idée de Karnevale Avenue, mais sache qu'ici l'illégal fait office de loi. Je ne sais pas si Terek t'as expliquée, mais la personne qui tient le Jackpot, le casino, possède un gang qui terrorise notre cité et nos rues. Ils essayent d'en prendre le pouvoir. Nous avons décidé de s'opposer à eux pour leur montrer que les hommes sont des connards assoiffés de pouvoir et qu'ils n'ont aucune chance de mettre la main sur KA, car ce sont des imbéciles inutiles. Adolf maitrise l'industrie de la drogue qui lui rapporte pas mal de fric. Ce qui nous ennuis fortement, c'est là que tu arrives avec ton incroyable pouvoir. Je ne vais pas te forcer à quoi que ce soit, ce n'est pas mon genre. Seulement je ne peux pas me permettre de te laisser dans la rue aux mains d'Adolf et sa trique. Il va de soi que si tu décidais à rentrer dans le marché, tu te ferais tellement d'argent qu'en moins d'un mois tu vivrais dans les plus beaux quartiers de Karnevale Avenue et comme je suis quelqu'un de généreuse je t'aiderais à le faire. Seulement si tu ne le désires pas, sache que je t'aiderai quand même parce qu'on est comme ça au lupanar Artemys.

Elle regardait de façon sympathique sa jeune invitée et tentait de paraître la plus douce et aimante possible. Elle ne voulait pas rater l'occasion de couler les vivres de son concurrent, mais forcer cette pauvre et frêle jeune femme à le faire ne lui allait pas non plus. Elle resta là à la regarder prêt à répondre à toutes questions. En même temps elle se tourna vers Terek cherchant de l'aide auprès d'elle pour mettre leur invitée à l'aise.

Terek s'était un peu déconnectée lors de la tirade de sa patronne et c'est avec un regard vide qu'elle dévisagea la jeune immigrée tout le long. Il fallut que la maquerelle se tourne vers elle pour qu'elle comprenne qu'elle ferait mieux de ne pas rester là à prendre de la place pour rien, alors elle les salua d'un signe de tête et enleva ses fesses du bureau pour aller chercher à boire.

Et passer près du bar de la salle principale, comme toujours, fut une épreuve assez douloureuse : l'alcool, elle n'avait pas encore retrouvé l'habitude d'en manipuler si c'était pas pour se murger. Alors prit une bouteille au hasard, évitant bien évidemment ce qu'il y avait de plus fort dans le doute où la nouvelle venue était un cas clinique d'addiction ou un truc dans ce genre-là, ainsi que deux verres et s'éloigna rapidement avant de faire une connerie. Passée la porte du bureau, Terek se déhancha jusqu'à sa reine pour déposer le tout.

Ce qui avait pu se dire pendant sa courte absence ne se devinait pas à l'attitude des deux jeunes femmes mais Terek était relativement confiante en ce qui concernait l'avancée des négociations. Diane arrivait presque à faire passer le métier de prostituée pour quelque chose digne d'une vocation professionnelle de gamine de six ans, alors qu'il ne s'agissait présentement que d'une affaire d'alliance et surtout désertique en termes de sacrifices une fois adopté le point de vue Karnevalien par excellence. Elle servit donc les verres et en tendit un à la soit-disant fleuriste.

- Détends-toi, t'as pas un aéronef à prendre.

Aurelle écoutait attentivement les informations données par son interlocutrice, qui s'appliquait à se faire la plus pédagogue et rassurante, et ça marchait plutôt pas mal. Elle comprenait l'enjeu de sa présence ici et la décision du camp à choisir s'il fallait s'installer ici lui paraissait tout à fait tranchée, honorée d'être traitée avec tant de sympathie.

"Ah, oui, je suis Aurelle Lorelynne, 22 ans, et je vous crois même si je dois avouer que tout cela me dépasse.."

Elle s'était un peu perdue en pensées à cette nouvelle évocation de l'argent. Deuxième fois en cinq minutes qu'on lui promettait la fortune, c'était assez étrange pour elle qui avait passé sa vie dans la pauvreté. C'était dommage que sa famille ait éclaté juste avant qu'elle découvre son pouvoir, sa vie aurait donc pu être si différente... Mais bon, il ne fallait pas trop y penser. C'était du passé et elle ne regrettait pas d'avoir rencontré son Huguette. Et ce n'était pas en s'égarant dans ces souvenirs que le présent pouvait aller bien loin. Elle avait déjà décidé d'oublier tout ça dans un coin de sa tête.

Son accompagnatrice s'absenta un instant.

"Mais je comprends, pour la situation géopolitique locale. Si c'est comme vous me dites, je ne vois pas d'inconvénients à me rendre utile... Je n'apprécie pas ce genre de personne." Doux euphémisme, souvenirs de la petite noblesse amenthalysienne. Elle avait déjà eu l'heureuse occasions d'en rencontrer, des gens correspondant à cette description. Et c'étaient bien les plus détestables de tous. Détestables, mais inattaquables. Alors quand on venait lui dire qu'elle avait des armes pour les mettre à mal, la jeune femme ne pouvait que porter un intérêt tout particulier à son vis-à-vis. La revanche.

Son accompagnatrice revint et lui tendit un verre.

"Alors -Merci- comment comptez-vous mettre en place tout cela ? Je ne m'y connais pas vraiment mais je peux vous faire un peu tout ce que vous voulez, tant que vous me donnez les caractéristiques détaillées de ce que vous souhaitez obtenir."

Elle porta ses lèvres au verre, bleh, l'alcool n'était pas son fort.

Terek s'absenta pour aller chercher les rafraichissements nécessaires aux négociations qui se tramaient dans le bureau de la maquerelle la plus réputée et la plus dangereuse de Karnevale Avenue. Pendant son absence la jeune Aurelle se présenta et sympathisa à leur cause. Elle semblait en perdre quelque peu son latin, mais faisait preuve d'une confiance naïve sur le moment. Cela attendrit encore plus Artemys qui s'en voyait encore plus attachée à la pauvre nouvelle qui ne comprenait rien aux règles de la grande ville. L'invitée en vint alors à la partie la plus rassurante, elle était prête à aider sans parler du fait qu'elle semblait posséder elle-même une certaine haine pour les personnes à la Adolf ou Nathanaël d'Essling. Diane s'en voyait alors encore plus heureuse. L'occasion de couler une grande partie des revenues du Midas local. Elle n'avait pas imaginé qu'en se levant ce matin-là, elle recevrait une nouvelle aussi extraordinaire. Terek revint alors à ce moment précis et servit l'élixir tant attendu. La patronne s'empara de son verre et en prit quelques gorgées sans sourcillé. Le moment de parler des problèmes techniques sortit bien vite au fil de la conversation et ce fut là que tout le réseau du gang Artemys allait pouvoir se mettre en place.

Diane : Merci, mon chou dit-elle à Terek. En ce qui concerne l'organisation tu n'as pas à t'en faire. On gère de la fougère. Premièrement il va falloir te trouver un endroit où dormir. Je vais voir ce que je peux te trouver de plus confortable et éloignez de tout problème. Jusque là tu es la bienvenue ici, tout cela à mes frais bien sûr. Ensuite en ce qui concerne la marchandise à produire, nous t'amènerons une liste exhaustive. Il y a pas mal de personnes qui passent ici chaque jour et pour les quelques faveurs que nous leur faisons ils sont prêt à vendre leur mère Hahaha ... Je rigole. Nous sommes assez bien bien informés et pas seulement à travers la maison close. J'ai pas mal de personnes qui travaillent dans les rues et ils savent me ramener ce qu'il faut. Ensuite on fera passer le message que tu peux vendre de la meilleure marchandise et pour moins cher.

Elle repris une gorgée de son élixir puis déposa le verre pour le remplir à nouveau. La bouteille sur le bureau, elle fit signe à Terek de ramener du soft. Au vu de la tête de leur invitée, l'alcool ne semblait pas lui plaire. Diane descendit alors de son siège de fortune, but une autre gorgée et redéposa son verre pour s'approcher élégamment d'Aurelle. Elle s'agenouilla devant elle, s'empara de son verre et le plaça sur une table. Puis elle s'empara des mains de son invitée et reprit.

Diane : Sache que tu es bien tombée. Nous sommes les seuls qui osent s'opposer à ces crétins. Nous sommes donc les seuls qui peuvent te protéger d'eux aussi. Tu peux me croire quand je te dis que je traite mes amis comme ma famille et tu es mon amie Aurelle, je peux te l'assurer. Quoi que tu fasses tu trouveras toujours du soutien auprès de la grande famille Artemys. Nous travaillons d'arrache-pied pour rendre Karnevale Avenue plus sûre pour tout le monde, et vu que KA est ton nouveau chez toi on travaille aussi pour toi.

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Hrp : Désolé Terek, je sais pas trop comment te mettre en scène pour l'instant.

Obéissant aux indications implicites de sa patronne, Terek retourna chercher de quoi mieux contenter cette Aurelle, de ce qu'il avait compris. Elle lui prit au passage son verre avant que cette dernière ne se force à le finir et le vida dans sa propre bouche en sortant parce que résister à la tentation c'est pour les Opaliens trop pauvres et pour les pédés. Lorsqu'elle revint, elle bloqua l'espace d'une seconde et écarquilla sensiblement les yeux en voyant la maquerelle à genoux devant la fleuriste. Non, elle n'avait pas intérêt à l'ouvrir sur les méthodes de persuasion de son employeuse, alors elle ne l'ouvrit pas.

Elle ne put cependant détacher son regard de Diane tandis que celle-ci racontait à Aurelle à quel point ils étaient les meilleurs, le temps d'aller déposer un nouveau verre sur le bureau. Les deux jeunes femmes allaient sans doute parler de détails techniques à présent qu'Aurelle avait exprimé son accord pour une coopération avec le gang et Terek n'avait pas particulièrement envie de rester plantée sans rien dire à les entendre parler trafic et/ou substances illégales. Elles les salua donc d'un bref signe de tête et quitta la pièce en prenant soin de désactiver son Karnevale en partant, des fois qu'Artemys demanderait à leur invitée une démonstration de sa maîtrise si simple et si particulière à la fois.

De retour dans la salle principale, elle alla expliquer aux filles qui s'interrogeaient manifestement sur ce qui se passait avec l'étrangère qu'Adolf n'avait plus le monopole de la drogue.