An old tale... Or Almost

Comment est ce que je me suis retrouvée ici?

C'est ce que se demandait Mewalck. La gamine avait réussi à se retrouver dans une bagarre et avec un revolver dans les mains. Bon, le revolver, c'était facile, elle l'avait toujours sur elle, mais comment est ce qu'elle avait réussi à se retrouver dans une chasse à l'homme, un bazar sans nom...Enfin si ça avait un nom: La Traque de Raziel O'Connor.

Sa vie avait failli basculer, c'est ce qu'elle pensait. La jeune fille avait commencé à se faire un film comme quoi elle aurait pu être bousculée, s'ouvrir la tête sur un rocher et mourir ici. Mais ça c'était ses manières de gosse gâtée qui lui revenait. Elle secoua la tête et la leva vers le ciel. La nuit commençait déjà à tomber.
Mewalck avait décidé de se remettre en route vers son petit appartement, passer une nuit tranquille. Tout le monde la reluquait, elle entendais des voix dans son dos et n'essayait même pas de savoir de quoi cela parlait. Mais bien évidemment quelques petites phrases lui tombait dans l'oreille comme "Oh regardez c'est la folle".
Alors elle baissait la tête et accélérait le pas. Jusqu'à se cogner contre quelqu'un ...

Voilà bien des heures que le savant marchait dans les rues de cette ville infâme. Il ne savait ni où il était ni même où il allait. Il y avait bien une chose dont il s'était rendu compte depuis un bon moment, le sens de l'orientation lui faisait gravement défaut. Un grand scientifique, un génie de la science, une légende humaine qui n'arrivait pas à se repérer dans une ville. Voilà qui semblait fort embêtant. Il espérait retomber bien vite sur un grand axe, mais cela n'était pas joué. Vagabondant dans les différentes ruelles il regarda vers le ciel se demandant quand la nuit était tombée. Tout cela commença légèrement à l'exaspérer et il ne savait plus que faire.

Il longeait les murs tombant sans cesse dans un dédale d'autres petites rues. Il n'était pas fait pour vivre en ville et cette petite expérience confirma favorablement cette pensée. En réalité le Mad n'avait pas parcouru beaucoup de chemin. Si on compte le fait qu'il marchait depuis le matin, oui il avait fait du chemin, mais quand on regardait son trajet le pauvre n'avait fait que tourner en rond depuis le levée du soleil. Comprenant qu'il était temps de remettre ses idées en ordre il s'arrêta sec au milieu d'une de ses petites ruelles. Ruelles qu'il arpentait depuis ce qui lui paraissait être une décennie, il fallait dire qu'il n'avait plus vraiment de notion de temps depuis qu'il s'était arrêté de compter les années. Figé en plein centre de la rue il sortit un petit carnet où il se mit à griffonner quelques notes. Ensuite il tourna une page et fit un plan. En deux temps trois mouvements il avait reconstitué le trajet qu'il avait fait depuis ce matin, se rendant compte qu'il tournait en rond. Il ferma son cahier, le rangea dans sa poche et se remit en route. Trois minutes plus tard il se retrouva au même endroit que trois minutes plus tôt, il reconnu les poubelles nauséabondes remplies de poissons avariés. Il regarda à nouveau le ciel et resta là songeur pendant un petit moment, jusqu'à ce qu'une fillette vint se cogner contre lui.

The Mad : Mmm ... C'est fort embêtant, ma mémoire me permet d'écrire un plan suffisamment complet que pour me sortir, mais mon esprit ne veut pas suivre les directives raisonnable de mon cerveau. Baisse la tête vers la fillette. C'est vraiment embêtant, que faire ? Vous êtes là depuis longtemps ? Je dois avouer que demander de l'aide me répugne au plus haut point, mais considérant la situation inextricable dans laquelle je me trouve, il va falloir que je m'adresse avec plus de tact à cette jeune fille de façon à ce qu'elle veuille me faire sortir d'ici. Alors petite, pourrais-tu m'aider, je tourne en rond depuis un petit moment et le fait de ne voir aucune sortie commence à fortement m'agacer. Etant donné que tu viens de provoquer un choc faisant contact avec mon corps il serait ... acceptable de ta part de m'aider de façon à régler ce manque de politesse envers ma personne.

Comme à son habitude, la grande partie de sa tirade était adressée à sa seule personne, seulement puisque la fillette était là il se devait d'exploiter la piste qui se présentait à lui. Attendant la réponse qu'il espérait positive, des bruits de pas se firent entendre derrière le savant. Intrigué il se retourna pour tomber nez à nez avec une seconde personne.

-Ah-ah ! Alors toi t'es vraiment badant, tu t'es pris pour un acteur ?

Vladimir se lèche les babines, nouveau spectateur de cette pièce burlesque à la représentation sauvage. Il serre sa pipe dans sa main afin qu'elle ne s'écrase pas à terre, ce serait dommage, on vient de la lui offrir pour son nouveau grade. Il est en permission pour quelques jours encore. A la fin de la semaine, il devra retourner à Opale, c'est pourquoi il compte bien profiter d'Alzen pendant qu'il est encore là. Le voyage coûte si cher.

-EH CHUIS LA !

L'acteur en question s'avère bien plus grand que lui de deux bonnes têtes. Les sourcils froncés, le crâne d’œuf luisant au clair de lune, Vladimir Tchaïka vient de perdre toute sa crédibilité en quelques secondes. La poisse, lui qui voulait faire une entrée réussie ! C'est raté. Coinçant sa pipe entre ses dents, il fourre ses mains dans ses poches.

La légère lumière émanant de la pipe ne leur permet pas de s'éclairer, aussi la vision qu'il a du visage du Savant demeure particulièrement étrange. Il semble porter un masque bizarre, tout droit sorti de la commedia dell'arte, croisé avec le joker.

Penchant la tête, il découvre une jeune femme, silencieuse. Elle semble triste. Etonné, il retire sa pipe de sa bouche.

-T'es perdue, damoiselle ?