BIOGRAPHIE ▬
« Rendez moi les cris de joie et les rires de mon enfance. »
« J'ai gagné ! J'ai gagné ! »
Des têtes surprises se retournèrent en direction d'une voix fluette qui hurlait dans l'une des rues gigantesques et noir de monde d'Opale, sous le soleil écrasant de l'été. Une chevelure rousse descendant jusqu'aux épaules laissait le vent jouer habilement avec les mèches de son front, tandis qu'un sourire victorieux trônait sur les traits candides de la jeune Fendragon.
« Excellent Fedora. Je suis fier de toi ! »
Doux et tendre petit cœur gonflé d'orgueil. Les yeux remplis d'admiration de son père se posaient affectueusement sur son corps frêle avant qu'une main ne vienne flatter l'épaule de la gamine. La famille Fendragon avait l'honneur de posséder des membres excellant dans l'art du combat depuis plusieurs décennies déjà. L’aîné de la famille, Fedora ne dérogeait pas à la tradition. Sans aucun doute qu'elle poursuivrait la lignée de leur noble famille vivant dans les somptueux quartiers de la ville d'Opale, qu'elle combattrait avec ferveur et remportait aisément le moindre de ses duels contre des adversaires redoutables...
« Fedora tu veux jouer avec nous ? »
Elle venait de fêter son onzième anniversaire, pour cet évènement peu ordinaire , son père l'avait enfin autorisée à pénétrer dans la salle des armoiries de la famille. Fascinée, elle aurait aimé essayer toutes les armes qui s'y trouvaient, revêtir les armures sublimes aux fils rouges et or, les casques installés comme des trophées dans la pièce majestueuse et imposante. Le rire chaleureux de son père avait accompagné ses dires : Quand tu seras en âge de combattre dans l'arène, en attendant, il fallait faire ses preuves pour être digne des Fendragon.
« Jouer ? Je ne joue pas moi. Je me bats. Je ne combats que les forts et je n'ai pas de temps à perdre en bavardant avec des faibles comme vous. »
Elle appartenait à cette puissante et prestigieuse famille, comprenant de célèbres gladiateurs assaillis de richesse et de gloire par les multiples exploits accumulés au fil de leur épée ou de leur lance brandit. Leur nom suscitait le respect parmi les autres familles de la fabuleuse citée du Dragon Rouge, on pouvait les craindre, les détester, mais leur nom résonnait dans toutes les bouches à cette époque. Puis Fedora grandissait comme de la mauvaise herbe, sa crinière flamboyante et sauvage entourant son visage fin et délicat dissimulant son caractère étouffé de certitudes et de mépris à l'égard de ses jeunes camarades. Certains détestaient, jalousaient, l'enfant pour son attitude hautaine et moqueuse, sa prétention qui la rendait vulgaire et exécrable. Malgré un caractère difficile et irritant impossible de détourner le regard de ce corps gracieux qui s’élançait, bondissant tel un fauve sur ses proies, esquivait souplement et ripostait avec énergie pour désarçonner les autres aspirants. Sourire carnassier, yeux malicieux. Elle était redoutable, vraiment forte, à la recherche chaque jour d'une personne capable de la faire fléchir, lui faire ravaler sa fierté mal placée. Mais tous ceux qui se présentaient, accusaient durement la honte d'échouer à son contact. Fillette chanceuse, de connaître une absence totale d' obstacles sur sa route vers un avenir lumineux, couvert d'un succès légitime.
« Dans la famille certains n'ont jamais eu la chance de posséder un Karnevale, mais ce n'est pas une raison pour les sous-estimer. J'espère que tu en auras un toi aussi, Feddy. »
L'arme de son adversaire s'écrasa lourdement sur son bras. La jeune femme ayant atteint sa seizième année ne faiblit sous l'impact. Au contraire, elle affichait une mine radieuse qui agaçait depuis le début de l'affrontement, le second élève confronté à son sourire narquois. Agacement qui fondit comme neige au soleil en fixant abasourdi le bras de sa rivale. Il ne pouvait expliquer ce qu'il voyait, mais ce dernier avait subitement changé de forme. Et avant même d'avoir l'occasion de protester, le poing vigoureux de Fedora vient s'écraser avec élégance sans contenir l'étendue de sa fougue sur le nez de sa cible. Un craquement sourd accompagna le gémissement de sa victime, aucun doute, elle venait de le briser, mais la douleur fut aussitôt tût par les acclamations des autres élèves qui se tenaient prêts d'eux. Un regard en direction de son tuteur, et son orgueil grossit instantanément grâce à cette nouvelle prouesse.
Qui sous-évaluait un Fendragon ? Personne naturellement.
Tu avais peu d'amis Fedora, peu soucieuse des valeurs comme la solidarité, l'entraide, des idéaux proclamés autour de toi. Tu t'en moquais tellement, tu méprisais ceux qui ne pouvaient pas te vaincre. Mais malgré ton arrogance, ta foutue jeunesse, il y avait une chose à laquelle tu étais particulièrement attachée. C'était ta famille, elle avait une valeur inestimable a tes yeux, bien plus que de vulgaires trophées, des mots dérisoires. Pour elle, tu n'aurais rien abandonné. C'était ta fierté...
« Donnez moi le nom du criminel qui m'a volé les derniers espoirs auxquels j'étais accrochée. Ma vengeance sera sans appel... »« Traqueur... »
« Pardon ?! qu'est-ce que tu racontes ?! »
« Vas t'en Fedora ! Ne reste pas là. »
Tu aurais dû l'écouter. Pourtant la parole de ton père était sans appel, mais ce jour-ci, tu n'obéis pas. Tu avais tellement confiance en lui, en sa force, mais tout s’effondrait autour de toi. Si il n'y avait pas eu ce maudit don et cette course vers le succès, rien de tout ceci ne serait arrivé. Pourtant tu ne pouvais pas savoir, jeune et inconsciente pour apprendre à dominer ta force et la puissance qui émanait de cette capacité incroyable. Fatale est l'ignorance, elle dévore tout sans exception. Protégée par tes paires, tu ignorais le danger qui se présentait à toi, la menace incarnée par cet inconnu, sourire aux lèvres, dont les ordres impérieux t'arrachaient une expression meurtrière à son encontre. Tu ne connaissais rien de la folie de
cet homme qui régnait autrefois sur la Sphère entière. De cet Empereur. Un monstre dévoré par la folie et la paranoïa qui ne supportait pas de voir des personnes l'égaler.
Cette nuit là, à ce moment précis, ton sang bouillonnait furieusement dans tes veines, yeux braqués sur l'inconnu. Tu ne souviens de rien, pas d'un seul détail, de son visage, de sa voix grave et menaçante. De ce serviteur détestable qui t'avait arrachée aux tiens, les avait détruit. Il n'y avait que le geste, l'action désespérée. Tout ce qui faisait naitre en toi une rage destructrice venait de l'acte commis par ce dernier. Ton père hurlait à quelques mètres, te demandait de fuir. Une main plaquée le long de son corps, la démarche vacillante. Tu voyais le sang coulé abondamment, la sueur perlé son front et son souffle irrégulier résonnait à tes oreilles. Et cela suffit à te faire perdre le contrôle...
Personne n'agressait un Fendragon, sans en payer de sa vie....Ta première défaite avant de plonger dans les ténébres.
« Vaut-il mieux une petite injustice à un grand chaos ? Quelle est le prix de la paix en ce bas-monde ? »Plongés dans l'obscurité les rats n'agissent que la nuit. Les heures s'égouttent, suspendues, au temps indéterminable. Ô combien l'attente paraît insupportable. Cœur arrêté, la circulation reprend lentement son chemin, le battement lent éveille l'âme assoupie. La main lourde vient se poser sur un front humide, inondé de sueur. Sensation désagréable, gorge sèche, malaise indéchiffrable puis un grognement s'échappe alors que la connexion entre les différents extrémités s'accordent. La douleur ? Impossible, elle n'est pas censée exister, pas ici, mais son thorax la torture, la gamine ayant probablement une ou deux côtes cassées. Puis la fatigue capture ses paupières déjà pesante, dormir, se reposer, elle en a vraiment besoin, plus que nécessaire, mais...
Où suis-je ? « Qui suis-je ? »
Un cri étouffé. Un hurlement de désespoir. « Comme prisonnière, perdue dans cet univers, un peu trop grand pour moi. »Marche vite. Court vite ou crève. Ainsi est la loi. Ne pas tourner le dos aux ennemis, afficher ce gigantesque sourire puis rire, se moquer sans s'arrêter. Ce n'est que idiotie en proie à la légèreté de cette vie fragile, si éphémère et succincte en soi. Mais de petits mots, mots qui ne l'atteignent pas, accaparé par des pensées plus volatiles sans s'attarder sur des détails flous qui paraissent souvent trop compliqués. Essayer de revenir quelques années en arrière, se souvenir.... Rien, strictement rien ne resurgir, cela se propage aux confins de la mémoire, n'en ressort pas même si tirer de force ses souvenirs à la surface ne fonctionne pas, comme vouloir dépoussiérer un livre aux pages vieilles et abîmées sans risquer de les saccager plus qu'elles ne l'étaient déjà à l'origine. Alors, tout s'arrête à et se stoppe sur une durée insignifiante. Envie, vie cruelle, vie perverse, à prendre son temps, moqueuse à arracher à chacun ce qui est précieux dans son monde avec satisfaction. Elle voudrait continuer à crier cette douleur, même si vaine est l'action, elle confère un court apaisement aux blessures d'un cœur décomposé.
« Pourquoi tu ne parles pas Fon ? T'as perdu ta langue ? »
Il s'arrêta dans sa course puis se retourna. Un regard condescendant rivé sur la jeune femme en train de le suivre depuis dix minutes. Il réussit néanmoins à lui sourire, moqueur. La gamine sans passé. Celle qui se souvenait de rien, pas même de son nom, de sa famille. C'était triste, surement, il n'en savait rien en vérité. Chacun avait un peu son lot de misères dans le coin. Alors une môme égarée de plus ou de moins, ne changerait pas la donne.
« Te crois pas privilégiée ma fille, je ne pense pas que tu fasses exception à la règle. »
Elle fixa la personne qui avait émis ce commentaire, dédaigneusement. Fon détestait qu'on l'approche, qu'on se lie à sa personne. Et la jeune femme ayant tout perdu n'aimait pas qu'on lui adresse la parole ainsi, regardée de haut. Chaque mot à ce sujet la blessait à chaque coup porté, entaillait la faible carapace qu'elle tentait de créer, pour mieux se protéger, pour éviter les mots cruels et assassins. Il était sa seule faiblesse du moment. Elle détestait cette situation et malgré tout, une part de vérité admise, elle avait désespérément besoin de son soutien, pour vivre dans ce foutu endroit...
Almancar. Vaste territoire hostile. Aucun habitant n'a pitié des voyageurs égarés, ces derniers dépouillés sans le moindre scrupules, si pas erreur ils s'égarent sur ces terres maudites. La compassion inconnue au bataillon. Fon le lui avait a énoncé clairement le leitmotiv : chassé ou être chassé. Pour ne pas avoir d'ennuis, il suffisait d'enfoncer ses crocs et déchirer tout, de dominer pour avoir la paix de son côté. Une paix fragile et éphémère car même les plus forts devenaient les cibles de énergumènes belliqueuses et sauvages.
L'homme était devenu un loup pour l'homme. Mais Fon différait, les hommes l'entourant évitaient de se frotter à la carrure de cette sombre crapule. Parce qu'il était dangereux, craint tout simplement. Un être venu de nulle part qui avait décidé de creuser son nid au milieu de cette fourmilière puante et personne n'avait tenté, ni essayé de l'en déloger. Pour certains il était efficace, pour cela il suffisait juste de le payer. Et afin de vivre, Fon ne faisait qu'une chose : nettoyer la zone en éliminant des gêneurs potentiels, des bandits, d'autres assassins et scélérats de la même espèce. Et pour ça, il excellait dans son domaine. Ce mercenaire avait rapidement subjugué l'enfant. Son long sabre accroché sur le côté, elle l'avait longuement observé, effrayée puis fascinée quand il se battait. Sentiment de nostalgie qui étreignait son coeur, sans qu'elle n'en devine la cause. Puis, il y avait cette capacité, qu'il possédait, elle voulait en savoir plus, seulement son propriétaire ne pouvait pas lui en toucher un seul mot. Son protecteur était muet et son seul moyen de communication se trouvait entre ses mains...
« Je n'ai plus aucun repère, et je suis toujours aussi seule sans chemin a arpenter pour continuer à vivre... »Environ trois années s'étaient déjà écoulées. Elle pensait se dérider un peu, vivre en s'habituant à ce monde aux lendemains lugubres. Puis il y avait cet homme qu'elle appréciait, qu'elle croyait connaitre à présent. Malgré la pauvreté, dureté de cette vie infernale, elle pensait avoir le droit de sourire, de s'amuser un peu à son tour. Mais son passé lancinant s'accroche à elle, encercle dans une glace aussi éternelle que mortelle des rêves et des aspirations dérisoires.
« Ma vie n'a aucun sens, elle n'en a jamais eu en fait, et il ne me reste qu'une douleur sourde qui broie mon âme... »
Elle était en colère. Contre tous ces hommes. Contre Fon. Elle voyait sa confiance si difficilement acquise soudainement trahie par les mensonges proférés, les illusions ayant dictées son existence et qui lui éclatent brutalement au visage. Elle revoit cette mare de sang, un corps gisant en son centre. Son corps émet des spasmes, tremble en entier. Un léger clapotis sous ses bottes et elle fait tomber l'objet qu'elle tient en main. Ses jambes cèdent sous sous son poids. Auprès du cadavre, il y a encore une arme, un sabre...
Il disait être imbattable.
Sale menteur...
« Fon est parti. Il ne reviendra pas... »
Elle répétait sans cesse cette réplique, sans qu'aucune de ses émotions ne la trahissent, vide de toute fougue et de rage mêlée. Pourtant la jeune femme cultiva en secret une profonde rancœur qui transparaissait dans sa manière de s'adresser à autrui. Dans ce paysage cela aurait pu paraître banale, mais la violence qu'elle déversait par les mots troublaient ses interlocuteurs. C'était une façon de se savoir encore capable de réagir, être consciente qu'elle pouvait encore exprimer des sentiments, de la colère sans devenir une coquille passive voire vide, un cadavre errant à son tour comme tant d'autres. Mais sa vie n'avait rien de palpitant, il lui suffisait juste de vivre, de survivre et l'ennui, la monotonie du quotidien aliénait ses muscles et son esprit.
« Ici on fait pas de cadeau au passant. Le premier qui montre une faiblesse est foutu. »
Elle se demandait de moins en moins le comment du pourquoi. Pourquoi sa vie paraissait semblable à un combat acharné, une lutte sans fin ? Elle avait arrêté de s'embrouiller par des questionnements irrésolus. Beaucoup ne s’embêtaient pas en débats ou réflexions inutiles et elle avait copié ses méthodes pour s'en sortir.
***
« J'eus le droit aussi à ma revanche, et je ne comptais pas perdre cette chance pour m'imposer et détruire les derniers regrets qui ne voulaient pas disparaitre... »« UNE PROIE FACILE ?! »
Un humble public venait de s'attrouper autour d'une jeune femme assise à califourchon sur un adversaire à moitié inconscient? Sa crinière flamboyante tournoyait autour d'elle, on aurait dit une sauvageonne, méconnaissable. Sur son visage se melait le sang et la crasse résultat d'un combat qu'elle avait gagné, sans donner une opportunité à l'autre combattant qui n'avait eu aucun moment de repit.
Droite, Gauche. « T AS UN PROBLEME ?! TU PEUX PAS ME REPONDRE ?! »
Un coup un gauche. Un coup à droite.« REPONDS OU JE TE CREVE ! »
Un coup à droite, un coup à gauche.Le rythme moins soutenu, elle commençait à ralentir la cadence, fatiguée.
« T'as mal, hein...ca fait quoi de se faire ratatiner par une nana, connard ? »
Ses répliques même provocatrices ne servaient plus à rien. La victime étendue sur le sol était déjà évanouie. Reprenant son souffle, elle entendit la voix d'un homme plus âgé qui venait d’émerger de la foule pour observer le tintamarre provoqué par la jeune femme. Ses yeux la sondèrent puis restèrent un moment à fixer le poing de la rouquine. Il avait assez d'expérience pour comprendre ce phénomène et lui donner un nom.
Un Karnevale.« Ca suffit comme ça, tu vas finir par le tuer. »
Il y avait à présent la crainte, puis la méfiance dont elle se délectait quand devant certains regards posés sur elle. Elle était différente. Cette chose qui était apparue. Un Karnevale. Une capacité hors du commun ? Elle se sentait un peu plus vivante mais sans savoir où aller. Elle entreprit seulement de s'améliorer, de découvrir les parcelles cachées de cette étrange capacité pour arpenter ce foutu territoire et se faire respecter parmis les bandits et pirates qui y vivaient.
Oui, surtout qu'aucun de ces déchets qu'elle ne pouvait plus voir en peinture, n'oublient pas que se frotter à elle, avait son lourd lot de conséquences...
Elle avait déjà 26 ans et une vie sans remous à part des petites aventures insignifiantes et moroses pour ponctuer son quotidien aux couleurs neutres. La chute de Raziel et de son despotisme avait sonné. Une guerre et des évènements gigantesques secouaient toute la Sphère entière, pendant que Fedora restait à croupir à Almancar, ignorante du chaos engendré autour d'elle. Seulement cette terre reculée fut mêlée à toute cette agitation et c'est à ce moment là que les choses commencerent enfin à bouger...
« Faut-il attendre un preux chevalier pour percer la porte de son donjon ? Foutaises. »Tu compris que c'était l'unique moyen de prendre un nouveau départ, de partir de zero et d’arpenter un monde jusque là inconnu. Tes yeux aveugles, ton corps enchaîné dans les ténèbres pouvait enfin se mouvoir librement. Tu voulais goûter à cette liberté perdue, vivre sans restriction, briser définitivement tous les interdis qui te persécutaient. Parfois, il fallait mettre son orgueil de côté et attraper la main tendue devant soi. C'est ce que tu as fait, dès que tu l'as vu...
«
Fedora Fendragon ? Pourquoi aussi loin d'Opale ? »
Ses mots te firent autant mal que du bien. Tes émotions incontrolées, il y avait quelque chose d'inconnue qui te submergeait à cause de lui. D'Andy Jacobsen. Un étranger. La connaissait-il ? Savait-il quelque chose à son sujet, sur son passé, qu'elle avait tenté en vain de récupérer ? Son univers s’effondrait autour d'elle, les colonnes, l'architecture entière s'écroulait depuis cette rencontre. Fedora se persuada alors, se força à imaginer qu'il avait la réponse à toutes ses questions, qu'il pouvait lui offrir un éventuel soutien. Et c'est ce qu'il fit...
« Travailler à ton service ? Pourquoi pas, ca pourrait être intéressant...»
Au côté de cet homme improbable, tu appris à découvrir que le monde ne s'arrêtait pas seulement à ce que tu voyais, qu'il n'y avait pas que Almancar et son repère de scélérats. Il y avait tant de créatures, d'habitants, de choses magnifiques, d'autres repoussantes à rencontrer, des expériences à vivre. Tu voulais alors en apprendre plus grâce à cette personne. Chaque information qui guérissait tes blessures, mettait un peu de baume sur ton coeur. Même si il ne pouvait pas t'aider à tout résoudre, même si il refusait d'y contribuer entièrement. Au fond, tu étais reconnaissante de pouvoir vivre pleinement Fedora.
« Je n'ai qu'un souhait, un unique souhait. Percer le mystère qui m'entoure, apaiser mon esprit tourmenté en allant à la recherche des origines perdues, de ce qui a fait de moi ce que je suis maintenant. »