[Terminé] Attrapez les tous #PKMN# [Sergueï-Emile-Evangeline]

James Ylyzar vous avait ramené deux cobayes de la Nouvelle Alzen. Oui « vous » avait ramené. Parce que tu n'étais pas seule pour te charger de ces deux nouveaux cobayes... Sergueï était là. Il y avait pourtant de quoi faire en terme d'employés ici... Mais non, il avait fallu que le collègue avec lequel tu aurais dû œuvrer doive être remplacé – suite au malheureux concours de circonstance qu'était la grippe intestinale – par ton patron.

Ton patron oui. Cet homme avec lequel tu n'avais pas reparlé depuis... Depuis un épisode qui s'appelait Terek la catin. Vos relations n'étaient plus qu'un fil tendu prêt à se rompre... Vous vous évitiez l'un l'autre, vous ignoriez l'un l'autre. Comme si tout cela vous convenait. Comme si vous pouviez faire table rase de votre amitié et n'être plus que deux inconnus qui travaillaient ensemble, sans volonté de se découvrir et s'apprécier.

Tes yeux étaient fixés sur les deux cobayes enchainés qui trônaient dans la salle d'expérience à défaut de vouloir rencontrer ceux de ton boss. La tension était plus que palpable dans l'air stagnant. La moindre étincelle causerait une sacrée explosion.
Tu finis par prendre les fiches – posées sur un chariot – les concernant et énonças les noms à haute voix, plissant les yeux.

« Évangeline Fahrell... Et Émile-Jean Duponchet... »

Des noms qui ne seraient peut-être bientôt plus qu'un souvenir...

Ordre de passage : Frosties - Sergio - Evangeline - Emile

« J'en ai rien à foutre et ça me fait chier d'être là. »

Voici en quelque sorte les pensées qui résonnaient dans la tête de Sergueï depuis qu'il avait passé le pas de la porte – à peine deux secondes. Depuis quelques semaines, ses relations avec Freyja demeuraient plus que tendues et encore c'était gentil. Ainsi, ils ne s'adressaient plus la parole tant et si bien que le directeur officiel de l'ARK s'était arrangé pour ne plus travailler avec Freyja. Pour une fois, Andy et lui s'étaient entendus et Sergueï avait pu ainsi se passer du glaçon sur pattes qu'était -était ?! - sa meilleure amie, sa plus proche confidente.

Il était étrange de constater à quel point un lien entre deux personnes pouvait se briser par le simple concours de circonstances et la présence d'une...femme.
Sergueï avait placé cet épisode dans un coin de sa mémoire afin de se concentrer davantage sur son travail. Depuis la mort de sa femme – et surtout depuis sa visite chez le Mad qu'il savait à présent en vie – le romantisme n'avait plus sa place dans son esprit. Il était désormais obnubilé par la première bonne nouvelle associée à Freyja depuis des mois : la capture de cobayes.

La porte blindée se referma derrière lui et Sergueï décida d'être direct ; pour une fois Andy lui avait associé une mauvaise tâche. Il fallait de tout pour savourer les autres travaux. Sergueï se baissa derrière les deux cobayes et les saisit par le col.

-Bon, on va pas y aller par quatre chemins. Ou on vous enlève votre Karnevale, ou vous servez à quelque chose, alors ?

Cruelle désillusion. Toi qui croyais dur comme fer que l'A.R.K. n'était qu'une honnête chaîne de laboratoires injustement calomniée, tu tombais de haut. Ces rumeurs étaient donc fondées ... Tu aurais dû croire l'homme qui avait tenté de te protéger lors de la rafle au café, quelques heures plus tôt. Si tu l'avais fait, tu ne serais pas là maintenant. Et tu ne l'aurais pas entraîné avec toi. C'était de loin la pensée qui t'était la plus douloureuse depuis que l'on t'avait ligotée et balancée dans ce camion : celle que, par ta faute, son sort était lié au tien.

Tu ignorais totalement ce qui allait vous arriver, et tu t'efforçais de repousser l'effroyable image que t'évoquaient les "expériences horribles" dont avait parlé ton infortuné sauveur. Tu n'eus pas le temps de te rendre plus abattue que tu ne l'étais déjà qu'une poigne ferme t'agrippa par le col, t'arrachant un cri étranglé presque inaudible. Tu n'osais même pas esquisser un geste, encore moins tenter de pivoter la tête pour apercevoir le visage de celui qui t'empoignais si fermement. Puis ses mots te parvinrent, comme au ralenti. D'abord, entendre évoquer un potentiel retrait de karnevale eut l'effet d'une bouffée d'espoir. Ainsi, c'était possible ? Arriver jusqu'ici en ne pensant qu'à Clarice n'avait finalement pas été vain ? ... Mais c'était de toi qu'on parlait. Est-ce que tu souhaitais voir disparaître ton karnevale ? Assurément. Ce pouvoir incontrôlable t'empoisonnais l'existence.

Mais bientôt, ce fut d'autre mots qui résonnèrent à tes oreilles. Servir à quelque chose. Inconsciemment, l'homme venait de prononcer les mots qu'il fallait pour éveiller ton esprit philanthrope et te convaincre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire que ton désir de voir ton karnevale disparu n'était que pur égoïsme. Toujours servir, se rendre utile, aider les autres. Aider les autres. Est-ce que cette volonté finirait par te perdre ? Tu préférais ne pas te pencher sur la question, car de toute manière, ton choix était déjà fait.

La présence du professeur, tout près de toi, te revint alors à l'esprit. Ton vœu le plus cher serait de le sortir de là, mais, au ton de sa voix, l'homme paraissait tout sauf disposé à entendre des supplications. Tu préférais ne pas lui porter préjudice et remis le projet à plus tard, sans pour autant l'oublier. Pour l'heure, tu te contentais de livrer d'une voix blanche une réponse où prudence primait sur honnêteté.

- Ne m'enlevez pas mon karnevale. S'il vous plaît.

« Vous allez droit sur l'ARK mes cocos, préparez-vous à servir à quelque chose. »

L'A.R.K. Émile-Jean et Évangeline sont envoyés à l'A.R.K. L'Agence de Recherche sur le Karnevale. Il a bien entendu. Ils vont être envoyés dans les labos de cette hideuse organisation. Et ils ne peuvent pas s'échapper. Leurs vies sont finies.

Les deux futurs cobayes se retrouvent inconfortablement allongés au fond du camion, enroulés par de lourdes chaînes. Quelle fin tragique... Cette journée – qui est sûrement sa dernière – aura été la pire qu'Émile-Jean ait vécu. Ses élèves ont confirmé leur niveau catastrophique en trigonométrie, il a renversé du pinard sur leur copies, il a vu qu'un de ses élèves séchait le cours d'une de ses collègues, il a voulu protéger une pauvre dame sans défense et s'est fait embarquer dans un camion à cobayes par l'A.R.K. avec elle. C'est en ces moments là qu'il rêve de revoir Marie-Élise, son ex-femme. Elle, elle aurait su le tirer d'affaire. Mais voilà, ils sont divorcés maintenant. Et il ne la reverra plus jamais, et pourtant, il l'aurait tellement souhaité... Une larme coule sur sa joue avant de toucher le sol, si proche de son visage. Il n'ose même pas regarder sa protégée dans un tel état. Elle n'aurait plus confiance en lui. Elle ne pourrait pas imaginer qu'il est capable de la sauver. Parce que, malgré leur piteuse situation, Émile-Jean est toujours décidé à la sortir de là.

Mais il aura du mal. On les a déplacé dans une salle blindée, et ils sont toujours fermement ligotés. Que faire... Émile-Jean cherche désespérément une solution. Il a du mal à réfléchir, une scientifique le fixe du regard. Mais il doit avouer qu'elle n'est pas mal... « Mais non, Émile-Jean, ce n'est pas le moment pour penser à ça ! » pense-t-il à voix haute. Il n'a pas le temps de réfléchir longtemps, on vient de l'attraper par le col. Par pur réflexe, il tourne aussitôt la tête pour savoir à qui appartient une telle force et savoir ce qu'on lui veut. Mais les chaînes l'en empêchent.
« Bon, on va pas y aller par quatre chemins. Ou on vous enlève votre Karnevale, ou vous servez à quelque chose, alors ? »
C'est une voix bien virile. Elle ne laisse pas une impression bien agréable à ses destinataires... Mais l'idée que l'A.R.K. lui enlève son karnevale ne lui plait absolument pas. Bon, il n'a pas beaucoup l'occasion de l'utiliser, mais il peut toujours servir. Et on ne sait pas dans quelles conditions cette organisation s'y prend pour effectuer une telle opération, ni même si elle est au point... Oui, il vaut mieux rayer cette solution de sa tête.

Émile-Jean garde espoir. S'il peut servir à quelque chose, c'est qu'il peut s'en sortir. Surtout que son accompagnatrice n'aimerait pas non plus qu'on lui enlève son karnevale. Il prend son courage à deux mains et répond au scientifique peu sympathique.
« Hum... En quoi pourrions-nous être utiles ? »

L'atmosphère s'alourdit de plus en plus. Vos deux prisonniers n'en mènent pas large... Mais vous non plus. Toi tu fuis désespérément du regard ton supérieur et lui... t'ignore purement et simplement. Il ne va pas t'être possible de travailler dans ces conditions. À ce train là, l'un de vous deux va finir en charpie. Et tu sais déjà que ça sera toi. Et tu n'en as pas spécialement envie.
Mais l'heure n'est pas à de quelconques considérations mentales et hypothétiques situations. L'heure est aux choix et aux actions. Et les deux cobayes semblent avoir choisi.

La jeune femme ne veut pas que vous lui retiriez son Karnevale. « S'il vous plait » en plus. Qu'elle était mignonne et bien élevée. Comme si la politesse était utile ici. Oh tiens oui, ça pourrait être sympathique de s'approcher des cobayes et leur dire « donnez moi votre bras s'il vous plait, je vais vous injecter une substance qui vous fera hurler pendant des heures et tout ce que vous souhaiterez c'est crever ». Mais bien sûr. Tes yeux papillonnèrent vers cette jeune femme et tu t'entendis murmurer d'une voix aux allures robotiques, qui ne te ressemblait pas.

« Alors il va vous falloir être utile Miss Fahrell. »

Tes yeux repartent vers la fiche la concernant et ta voix sans âme s'élève à nouveau, débitant ce qui est inscrit.

« Karnevale d'empathie. Possibilité donc de copier le Karnevale de quelqu'un qui se trouve proche d'elle. Cela peut effectivement s'avérer utile. »

N'est-ce-pas Monsieur ? t'es tu habilement retenue de dire. Autant s'ignorer tant que c'était possible. La suite des évènements – lorsqu'il faudrait absolument coopérer et parler – serait bien difficilement supportable... Autant retarder l'échéance.
Tu regardas alternativement la femme, puis la fiche. Les possibles attributions qu'elles pourraient recevoir n'étaient pas de ton ressort. Évidemment, les ressources humaines c'était pas ton boulot mais celui de l'homme là, derrière, qui avait choppé les deux pauvres hères par le col.

Le type se demandait en quoi ils pourraient être utiles. Tes yeux allèrent fouiller la fiche le concernant.

« Vous êtes scientifique. Intéressant. »

Intéressant vraiment ? Alors pourquoi ta voix était aussi morne, aussi dépourvue d'une quelconque étincelle de vie ? Tu aurais souhaité être à des lieux de là... Mais voilà tu étais là. Alors autant expédier l'affaire fissa et retourner raser les murs. Tu te détournes à demi, laissant à Sergueï le soin de... développer en quoi ils pourront être utiles. Tu n'es qu'une sous fifre après tout. Tu n'as pas voix au chapitre. En a été la preuve cet entretien dans ton bureau avec la catin. Alors tu la fermes et tu obéis Freyja.

-Et la nénette, là, elle fait quoi dans la vie ?

Sergueï toisa la pauvre Evangeline du haut de ses deux mètres avant de la reposer à terre, faisant cliqueter ses chaînes, tel un géant lassé de son nouveau jouet. Il lui jeta un regard méprisant, presque déçu. La peau blanche, le corps maigre et plat. Pff, elle n'était même pas bonne à baiser. Qu'est-ce qu'Ylyzar leur avait ramené, franchement ? Il avait pourtant l'air sûr de lui lorsqu'il était venu frapper à la porte de son bureau.

-Copiage de Karnevale ? C'est dangereux, ça. Et très intéressant. Mais est-ce que le corps va supporter, si on prodigue une amélioration ?

Il posait à la fois cette question à Evangeline mais également à lui-même. Freyja n'était pas comprise dans l'histoire. Déjà que rester dans la même pièce qu'elle était difficilement supportable, tant la tension régnante était palpable. Pauvres cobayes, il n'avaient pas demandé ça. Sergueï essaya de ne pas faire ressortir sa colère actuelle sur le dos de leurs invités. Ce n'était ni le but ni le moment. L'expérience avec Elliott avait réussi sans trop de souffrances. Si Elliott avait survécu, pourquoi pas elle... ?

-Tu le maîtrises ton Karnevale, toi ?demanda-t-il à Evangeline.

Apparemment, l'autre zigotto était scientifique. Mais l'hypothèse que Sergueï avait esquissé à son égard s'effaça bientôt.

-Non mais tu déconnes, là. T'as vu la frousse qu'il a rien qu'en nous voyant ? Et tu crois qu'il charcuterait des cobayes de sang froid ? On a pas le temps de les former à la violence, il nous faut des pros, on ne peut plus faire avec la racaille qu'on ramasse comme des fraises sur le bord de la route.

Il s'adressait bel et bien à Freyja mais son regard l'évitait soigneusement.

- Infirmière.

Tu ignores en quoi ta profession peut s'avérer une information digne d'intérêt, mais tu ne poses aucune question. Instinct de conservation. Et d'après les dires de la scientifique, "se rendre utile" aurait un rapport avec ton karnevale. Mais lequel ? La réponse vint aussitôt, comme si l'homme avait deviné tes pensées, et te glaça le sang. Comment ça, est-ce que le corps allait supporter ? Ce qui signifiait que l'opération nécessaire à une éventuelle amélioration de ton karnevale avait de grands risques de donner une fin prématurée à ta courte vie ?! Prématurée et ... douloureuse ? C'était certainement ça qu'entendait le professeur par des "expériences horribles". Tu regrettais soudain amèrement l'entrain avec lequel tu avais accepté. Si tu avais su qu'un retrait de karnevale valait sûrement mieux qu'une amélioration, tu aurais fait taire ta fichue - pour une fois ! - philanthropie cinq minutes. L'idée que l'expérience possédait tout de même un taux de réussite ne t'effleura même pas, la seule chose qui t'obsédait était que tu risquais fortement de ne plus revoir la lumière du jour, et donc ta famille, tes amis, tes patients. Tu pinçais les lèvres et clignais des yeux pour refouler quelques larmes qui commençaient à poindre.

La question du scientifique t'arracha si brusquement à tes lamentations mentales que tu en sursautais, avant de secouer tristement la tête, les yeux baissés. Oh ça non, tu ne le maîtrisais aucunement, ton karnevale. La pensée de ta rencontre avec Clarice te revint en tête, tout comme la leçon télépathique qu'elle t'avait prodiguée. Enfin si, tu en avais une maîtrise presque respectable lorsque tu copiais son karnevale à elle. Mais qu'en était-il de karnevales plus puissants, plus ardus à contrôler ? Non, il fallait se rendre à l'évidence, mis à part la lecture de pensées, tu ne maîtrisais rien.

Charcuter. Violence. Ce furent les deux mots qui te firent le plus frissonner - et qui firent descendre ton moral déjà bas d'un étage supplémentaire - dans cette observation qui concernait désormais le professeur. Apparemment, il venait d'éviter du rôle salissant du chirurgien, ce qui n'était pas pour te déplaire. Le pire aurait été que ce soit lui qui tienne le bistouri quand viendrait ton tour de passer sur le billard.

Tout ne tourne pas en faveur des prisonniers. Surtout dans le cas d'Évangeline. Le scientifique projette déjà de l'opérer. Quelle horreur... Il ne faut surtout pas que cette pauvre Évangeline prenne ce risque. S'ils veulent essayer sur Émile-Jean, pourquoi pas. Après tout, il sait utiliser son karnevale. Et il est plus âgé que la jeune femme qui a encore beaucoup d'années à vivre. De toute façon, Émile-Jean n'aura pas grand-chose à regretter de sa vie... Alors autant de porter volontaire.

Mais ce n'est pas forcément la peine. La scientifique trouve son statut de... scientifique intéressant. Pour une fois que son métier pourrait le tirer d'affaire ! Après tout, ils peuvent trouver un moyen de coopérer ou quelque chose dans le genre pour qu'Émile-Jean et Évangeline se tirent d'affaire. Mais l'homme derrière eux ne semble pas vraiment emballé. Non, Émile-Jean n'aurait rien à faire à l'A.R.K. Que faire... Ce n'est pas la peine de s'inventer un passé de chirurgien ou quoi, on ne le croirait pas et son état serait encore pire. Alors autant être franc. Il n'a rien à y perdre.
« Oui, je suis scientifique et accessoirement professeur de mathématiques et de sciences à l'Académie. Mais j'avoue ne pas être très... disons calé en biologie. Je suis plus concentré sur la chimie et les sciences physiques, ainsi que les mathématiques. »
Un silence pensant s'installe dans la salle. Ayant peur de leur réponse, sûrement moqueuse, il préfère ajouter :
« Mais si vous avez besoin de moi dans ces domaines, je suis prêt à vous aider. »
Pourvu qu'ils soient indulgents...

Sergueï se parlait. Tu n'étais pas comprise dans ses phrases, c'était certain. Sinon il t'aurait fixée... Oui, tu n'étais pas souhaitée dans cette salle. Tu avais presque envie de prendre tes affaires et de prendre la porte pour lui rendre service, qu'il se sente en paix, libre de faire tout ce qu'il voulait comme il l'entendait.
Tu détaillas longuement la jeune infirmière, réfléchissant à ce que ton patron venait de penser tout haut. Elle était plutôt de faible composition... Il y avait effectivement de quoi se poser la question de sa survie avec les multiples interventions...

Toutefois, la volonté pouvait jouer sur l'issue des évènements. N'avait-on pas vu des personnes faibles et aux portes de la mort s'en sortir parce qu'elles en avaient la volonté ? Cette jeune femme pouvait très bien s'en tirer haut la main avec un Karnevale fort amélioré. Tu avais bien vu claquer des personnes très bien portantes et plus baraquées que cette demoiselle.

Oh. Enfin il te parlait. Mais sans te regarder toujours. Tes yeux se braquèrent enfin sur lui, comme si tu avais décidé de sonder son être entier.

« Il n'a pas forcément besoin de faire le boucher. Il y a sans doute des parties plus chimiques dans nos recherches. Les produits à injecter relèvent parfois plus de chimie qu'autre chose. Bref, mes compétences ne s'étendent pas jusqu'aux ressources humaines Sergueï. C'est à vous de voir si vous souhaitez en faire quelque chose... Je ne suis qu'exécutante. »

Petite animale bien docile.

-Tu as raison Freyja.

Coup de théâtre, première adresse à la jeune femme, et de plus de manière positive. Les yeux du patron s'éclairèrent. Ces deux nouveaux n'étaient pas de la bonne viande mais leurs capacités demeuraient plus reconnues et plus utiles que n'importe quel Karnevale. Sergueï les contourna et se posta devant eux de toute sa hauteur, dégageant les chaînes d'un coup de pied nonchalant.

-On a besoin de pros pour faire les expériences chirurgicales mais vous êtes pros dans votre domaine apparemment. Les solutions à injecter et à préparer relèvent du domaine chimique. Est-ce que vous connaissez la manipulation d'ADN, très cher Monsieur ?

S'il connaissait la chimie, c'était déjà pas mal. Et s'il était professeur de Mathématiques à Alzen, cela signifiait qu'il avait un esprit très intellectuel et rationnel. En gros ce n'était pas de la guimauve en boîte bonne à balayer les locaux comme l'avait été Elliott Taylor. Ylyzar n'avait pas tant chômé que cela, finalement ! Quand à la jeune demoiselle, elle devait rassembler les compétences parmi lesquelles on pouvait certainement compter les perfusions et les prises de sang...en gros ce qui permettait de nourrir les cobayes qui ne mourraient pas pendant le premier stade et ce qui permettait de récupérer leur ADN.

Sergueï leva les mains en signe de triomphe. L'ARK avait besoin d'eux. Un détail clochait ; ils n'allaient pas pouvoir vivre ici. Cela les ferait dépérir et ils n'étaient pas habitués au climat radioactif de la Zone. Enfin, les faire passer matin et soir par le Subway revenait à les condamner à mort. Car la racaille qui y vivait pourrait s'informer de leurs déplacements et leur tendre une embuscade.

-Nous vous proposons de vous embaucher à temps partiel. Tout en travaillant pour nous, vous pourrez continuer votre petite vie à la Nouvelle Alzen. Vous serez réquisitionnés par un personnel adapté – il désigna Freyja – lorsque nous aurons besoin de vous. Bien entendu, vous serez payés en conséquence.

Toujours cette histoire de fric qui faisait des merveilles. Sergueï se rappela que l'infirmière ne maîtrisait pas son Karnevale. Son Vol de Karnevale. Les deux possédaient des Karnevales très, très intéressants qui pourraient par la suite leur permettre de se défendre et donc d'éviter de mobiliser du personnel à chaque allée et venue...

-Par contre pour la demoiselle, j'ai bien peur qu'une opération soit inévitable.

La situation semblait prendre un nouveau tour - et jour avec tes nerfs, par la même occasion. On venait de vous débarrasser de vos chaînes, ce qui n'était pas en soi un mauvais point. Et visiblement, vos compétences respectives dans le domaine médical et scientifique semblaient réellement les intéresser. Peut-être que, comme les connaissances physico-chimiques du professeur, ta qualité d'infirmière te permettrait de te rendre utile autrement qu'en servant de cobaye - et donc en préservant ton espérance de vie que tu imaginais déjà arriver à son terme en débarquant ici ? Quoique. S'en tirer à si bon compte relevait du rêve.

Ou peut-être pas. Voilà qu'il vous proposait de vous engager à temps partiel, et en conservant votre train de vie habituel, de surcroît. L'argument de la rémunération ne te toucha pas. Tu n'avais jamais aimé l'argent, malgré que ton père t'en avait laissé une coquette somme après sa mort. Tout semblait s'arranger, c'en était presque trop beau pour être vrai. Arriver ici en tant que cobayes potentiels prêts à être "charcutés" selon les dires de l'homme, et s'en tirer avec un emploi à mi-temps grassement payé, c'était invraisemblable.

- Par contre pour la demoiselle, j'ai bien peur qu'une opération soit inévitable.

Et voilà. C'était ça. Tu baissais la tête, abattue. Ce qui t'attendait te paraissait plutôt flou, mais entendre parler d'expériences horribles, de cobayes charcutés, de manipulations ADN et de doutes quant à la résistance du corps t'en donnait une vague idée. Tu avais finalement raison. Jamais tu ne reverrais la lumière du jour. Tu levais les yeux vers l'homme avant de demander presque tristement :

- En ... en quoi consiste cette ... opération ?

Quitte à mourir, autant savoir au moins comment ça allait se passer.

Émile-Jean commence à s'émerveiller. La jeune femme, devant lui, cette scientifique à l'air glacial, rappelle à son supérieur que le domaine chimique est indispensable à leur organisation, qu'il en faut pour préparer des substances. Préparer des substances pour des opérations ? Un jeu d'enfant pour Émile-Jean. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite, on ne peut pas savoir s'ils se moquent de leurs deux prisonniers ou pas.

Enfin là, le professeur a la preuve que non. Le maître de la situation vient de retirer leurs chaînes. C'est déjà ça. Et puis, il se sent physiquement plus à l'aise aussi. Ce sera mieux pour se concentrer sur les prochaines informations. Le scientifique semble intéressé par Émile-Jean et lui demande s'il connaît la manipulation d'ADN, « très cher monsieur ». Oh, du respect. Ça fait plaisir. Légèrement plus à l'aise, Émile-Jean lui répond, la voix la plus neutre possible.
« La manipulation d'ADN... J'ai quelques bases, mais je pourrai me renseigner dessus. À l'Académie, j'ai le privilège de m'étendre sur plusieurs domaines scientifiques étant donné que je suis professeur là-bas. Jusque-là, je n'avais procédé que par goûts, mais s'il le faut, je peux me renseigner sur la manipulation génétique. »
Le chef paraît... content. Mais il semble un léger peu contrarié. Le voilà qui leur propose de travailler à mi-temps, ils pourront conserver leur vie normale et en plus, il seront payés. Tout ce que voulait Émile-Jean, c'était ne pas servir de cobaye avec Évangeline. Et voilà qu'on leur propose de travailler pour eux à mi-temps et payés. Mais c'est merveilleux tout ça ! Un sourire se dessine sur le visage du professeur. Il lance un regard à sa voisine au même moment où le scientifique lui annonce qu'une opération sur elle est inévitable. Ce qui signifie que... oh non.

Que faire. Évangeline ne pourra pas échapper à son opération. Elle va devoir souffrir et risquer sa vie... Que peut-il faire... ? Son visage s'est bien vite assombri. Réfléchis, Mimile. Mais oui. S'il travaille pour l'ARK au niveau des substances à éjecter, il pourrait aisément préparer le meilleur anti-douleur qu'ils n'aient jamais eus. Et Évangeline pourrait s'en sortir... peut-être. S'ils tentent de s'enfuir, c'est sûr, ils sont cuits. Une si belle proposition s'est proposée à eux... il faut la saisir. Évangeline va elle aussi s'en sortir.
« Quel genre de substances aimeriez-vous que j'élabore ? »
Euh. On ne lui avait pas proposé son boulot mais il fallait faire vite. Tant pis.

Sergueï semblait enfin satisfait des deux personnes qu'il avait sous les yeux. Intérieurement, ça te soulagea. Il aurait suffi qu'il n'y trouve pas son compte pour que les choses tournent encore plus au vinaigre... Vous aviez déjà à vous supporter mutuellement – ce qui n'était pas rien – alors...

La jeune femme aurait donc à subir l'opération. Bien... Tu te mis à remplir une fiche vierge tout en scrutant celle qui concernait les renseignements biologiques à son sujet. Quitte à faire autant éviter de lui injecter une substance qui pourrait causer sa mort aussi sec. Si elle avait une chance de passer le premier stade, alors il fallait tout faire pour que ça se réalise.
Surtout que son petit ami le mathématicien n'avait pas l'air jouasse à l'idée qu'elle se fasse charcuter. Nulle doute qu'il vous ferait une belle scène mélodramatique si jamais elle y restait. Et pourtant... Et pourtant c'était un risque à courir... Un risque qu'elle devait courir puisqu'elle n'avait pas d'autre choix.

« Votre opération consistera en plusieurs étapes d'injections diverses et variées. »

Tu gardais les noms scientifiques pour toi bien que toutes les personnes présentes dans la pièce les auraient sans doute compris.

« Il y a des probabilités que votre organisme ne supporte pas les premières injections. J'espère que vous avez préparé des dispositions testamentaires. »

Tu étais tout sauf rassurante vraiment. Tes yeux s'orientèrent à nouveau vers Sergueï

« Dois je faire préparer le nécessaire pour l'intervention de miss Fahrell ? Souhaitez-vous vous en charger ? »

En bonne petite secrétaire, Feryja s'occupait désormais de la jeune femme infirmière qui, si elle survivait à l'expérience, pourrait leur être très utile en tant que salariée. De gré ou de force, il faudra de toute manière rallier le plus grand nombre possible d'adeptes à leur cause. Sergueï pressentait que ç'allait sentir le roussi. Mais le roussi bien chaud et bien mauvais.
Leur cause allait s'étendre à tout Sphéra et ne serait certainement pas acceptée par tout le monde ; il était temps d'agir.

Heureusement, le plus intelligent des deux semblait décidé à coopérer, ce qui le rassura. Il était inutile – c'est à dire « dangereux » - pour eux d'améliorer le Karnevale du scientifique. Si jamais la puissante était augmentée, il pourrait se défendre, s'échapper, et les trahir. Il valait mieux éviter ce genre de...souci.

-Parfait !

Sergueï tapota l'épaule du mathématicien.

-Nulle doute que la manipulation d'ADN n'aura bientôt plus de secret pour vous !

Il lui adressa un regard insistant du style « Je l'espère pour toi » puis se détourna afin de s'installer à un ordinateur proche. Il sortit de sa poche une minuscule puce qu'il connecta à l'appareil. Quelques clics sur l'écran tactile et quelques secondes plus tard, l'imprimante vomissait un contrat de travail que le directeur déposa devant le monsieur Duponchet. Un stylo, une griffe, puis il poussa les objets sur le bureau proche.

-Voici votre contrat de travail. Inutile de préciser qu'à la moindre trahison, je n'aurai pas besoin de me salir les mains pour vous la faire payer.

Un procès et le tour était joué. Un agent s'occuperait de le tuer dans sa cellule, et l'on prétexterait un suicide. Simple comme bonjour. Sergueï se posta devant Evangeline, les mains dans les poches.

-Nous allons modifier génétiquement votre Karnevale, ma chère. Pour une fois, c'est pour vous qu'on fera l'infirmière.

Il désigna Freyja d'un signe de tête appuyé.

Des injections. Pourquoi est-ce que ça te rassurait ? Qu'est-ce que c'était que cette toute petite bulle de soulagement, hein ? Tu imaginais peut-être qu'une série d'injections te serait moins douloureuse que l'opération passablement sanglante à laquelle tu t'attendais ? Tu étais pourtant la mieux placée pour savoir qu'un poison qui court dans les veines peut faire souffrir bien plus sûrement qu'un bistouri sur la peau. Alors, qu'est-ce que c'était que cette infime sensation d'un poids en moins ? La scientifique le disait elle-même. Il y avait de grands risques pour que tu y passes, comme tu l'avais présumé. Alors, qu'est-ce qui te soulageait comme ça ? De savoir que tu allais mourir dans d'atroces souffrances avant même que tes proches ne remarquent ta disparition ? De savoir qu'à cause de ton entêtement, l'homme qui t'était inconnu il y a de cela quelques heures et n'avait voulu que te protéger se retrouvait à travailler bon gré mal gré pour l'A.R.K. ?

Ah, c'était ça. C'était lui, justement. C'était de le savoir là qui te rassurait ainsi de façon presque insignifiante ? Alors que ce pauvre homme était là par ta faute, et que tu ne risquais même pas de pouvoir le sortir de là puisque tu allais très certainement mourir. Et dire tu avais même vaguement songé à lui demander de transmettre tes derniers mots à tes proches. Mais quel monstre d'égoïsme.

Il fallait cesser tes élucubrations stériles et ridicules, Évangeline. Les évènements te dépassaient, tu le voyais bien. Tu étais comme une poupée de chiffon jetée dans le torrent d'une rivière - une rivière qui finissait par une cascade. Et les poupées ne pensent pas. Alors vide-toi la tête, ça vaudra mieux pour tout le monde, et fais-toi à l'idée que vas mourir inutile.

- Bien.

C'est tout ce que tu trouvas à répondre. Bien, allons à l'encontre de ton destin qui risquait de trouver une fin aussi prématurée que douloureuse.

Spoiler:

Satisfait, le directeur a imprimé un contrat de travail qu'il donne au professeur, accompagné d'un stylo. Bon... Il s'est fait embarquer dans une agence assez louche... Mais après tout, Émile-Jean s'en sort pas si mal, il est un peu plus rassuré qu'au début. Il aura juste à préparer des solutions qui permettront de sauver la vie des gens et il sera payé. C'est pas rien.
Cependant, son nouveau directeur l'effraie de nouveau. La dernière phrase qu'il adresse à son nouvel employé est loin, très loin d'être agréable. Émile-Jean qui a naïvement cru que tout pouvait bien se passer... La panique recommence à le submerger. Mais pourquoi irait-il les trahir ? Le professeur se doute bien que ces gens-là ne sont pas commodes. Il n'ira pas leur faire un coup bas puisqu'il sait très bien qu'il s'en prendra un pire. Et même si sa vie n'est pas très animée et signe d'être vécue, il y tient. Il aimerait bien recroiser son ex-femme, ses parents et aussi cette jeune femme brune qu'il a rencontrée lors d'une exposition qui a, certes, mal fini pour lui. D'ailleurs, sa vie devient presque intéressante. Ce serait dommage de tout arrêter pour une stupide trahison, n'est-ce pas ?
« Oh, ne vous inquiétez pas. Je n'ai nullement l'intention de vous trahir. De plus, cela ne serait même pas dans mes intérêts. »
Maintenant, il faut agir. Émile-Jean refuse de s'en sortir, tranquille, en vie, alors que sa voisine, elle, a plus de quatre-vingt dix-neuf chances de mourir. Et avec le même taux de chance de souffrir atrocement. Alors réfléchissons, Émile-Jean. Tu as ton nouveau emploi à mi-temps. Pour cette agence que tu méprises (et qui, surtout, t'effraie). Ton amie, là, à côté de toi, celle que tu as essayé en vain de protéger, elle va subir une opération. Une opération qui nécessite des injections. Des injections que tu pourrais préparer. Alors aie confiance en toi, affronte ton nouveau patron et propose toi à l'essai pour son opération. En plus, tu y as déjà pensé. Va au bout des choses. C'est plutôt elle que tu aimerais sauver, non ?
« Par contre... Vous allez sûrement penser que je suis impoli mais... J'ai une requête. »
Le professeur se lève pour tenter de mieux faire passer sa demande.
« J'aimerais préparer les substances pour l'opération de cette jeune fille. L'occasion est rêvée pour me voir à l'essai, n'est-ce pas ? »
Émile-Jean se félicite intérieurement. Sa voix n'a nullement tremblé. Il a pris confiance en lui. Il lance un regard rassurant à Évangeline pour lui montrer qu'il maîtrise ~~parfaitement~~ légèrement la situation.

Tu t'occuperas des expériences sur l'aide soignante. C'est ce que ton patron vient de décider en le disant à la demoiselle concernée. Toi tu fermes ta gueule et tu attends qu'il daigne donc te donner des ordres de façon détournée. Tu fais la potiche et tu t'en sors apparemment assez bien.
Surtout ne pas trop te parler directement, ça risquerait de vous empoisonner mutuellement. Et il faut définitivement sauvegarder les apparences devant tout ce petit monde.

Tu fais signe à la jeune femme de te suivre. Les expériences n'auront pas lieu dans cette salle. Le matériel n'est pas prêt. Et puis il faut faire quelques autres actions préparatoires avant de se lancer dans le grand bain. Pas un regard en arrière alors que tu atteins la porte, la jeune femme près de toi.

« Vous êtes prête ? »

Qu'importe, il faudra bien qu'elle y passe. La question est là juste pour la forme.
Peut-être un peu aussi pour la fixer à la réalité une dernière fois. Pour lui laisser le temps de regarder en arrière si jamais ça la tente. Tu attends un peu, et une fois qu'elle semble décidée, vous sortez toutes les deux en laissant les hommes seuls. Les choses sérieuses vont commencer.

Il avait suffi de quelques secondes pour que Freyja se décide enfin à débarrasser le plancher avec la jeune femme dont elle allait s'occuper. Le fait qu'Evangeline n'oppose aucune résistance leur facilitait grandement la tâche.
En revanche, si l'autre prenait des initiatives tous les jours comme cela, ça finirait certainement par attirer les soupçons et Andy le foutrait dehors les pieds devant.

Malgré tout, il ne laissa rien transparaître de son inquiétude et pour manifester son approbation, envoya une bonne claque dans le dos du scientifique désormais debout ; de quoi lui décoller les poumons d'une manière plus efficace qu'un scalpel.

-Bravo, tu commences bien, j'aime ça.

Il s'approcha du bureau et saisit le dossier du jeune professeur que Freyja avait eu la présence d'esprit de laisser à ses bons soins. Puis il se tourna vers le professeur avant de lui indiquer la sortie, la même qu'avait prise Freyja et Evangeline.

-Allez, on s'dépêche, je vais t'indiquer les directives. Si tu finis à l'aube, tu pourras repartir à la Nouvelle Alzen sans trop de problèmes.

Il n'expliqua pas pourquoi et en sortant de la pièce d'un claquement de rangers, il songea que le professeur ne voulait surtout pas savoir.

… Émile-Jean ne l'a pas vue venir. Son nouveau patron vient de lui donner une bonne grosse frappe dans le dos, le genre de truc que des bonnes grosses brutes font pour se dire bonjour. En gros, le genre de trucs que Mimile n'a pas l'habitude de faire... ou plutôt de recevoir. D'ailleurs, il a dû faire un pas sur le côté pour ne pas tomber sous ce... choc. Il espère bien que ce cher monsieur ne va pas s'amuser à le féliciter de la sorte quand il fera une bonne action. Mais s'il le félicite, c'est bien qu'il est... satisfait ? N'est-ce pas ? Oui, il est satisfait. Il est de nouveau satisfait d'Émile-Jean. Il ne va pas le manger, non non non.

Mais... C'est dans ce genre de situations que notre pauvre professeur se rend bien compte qu'il n'est pas très... robuste. S'il risque de tomber à chaque claque comme celle-ci... Il ne va pas survivre bien longtemps dans les locaux de l'ARK. Roh, mais enfin Émile-Jean, ce n'est pas la peine de se préoccuper de ça maintenant. Surtout qu'on te demande de sortir, là.

Oui, le directeur semble bien impatient. Alors, il ne faudrait pas trop faillir dès le début et être réactifs aux ordres dès le début, n'est-ce pas ?
« Oh, excu... J'arrive. »
Non, il ne faut pas s'excuser, Émile-Jean. Cela montrerait ta faiblesse. Enfin, tu n'as pas finir ta phrase... Donc c'est pire. Mais chut. Enfin bon. L'allure droite, le visage sérieux, le professeur suit son patron, attentif à ses directives qu'il a plus qu'envie de connaître. Ne pas oublier son objectif du moment : sauver Évangeline.

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