[Terminé] Les joies de la vie de couple ♥ [Clarice la keunasse] [-16]

Caleb se réveilla lentement. Il se sentait bien : il sortait d'un rêve particulièrement agréable où, sans se souvenir des détails, il y avait eu une histoire de petit poney et de cabane au bord de la plage. Le soleil caressait ses paupières fermées, les draps sentait bon le propre; bref, tout était parfait.

C'est alors qu'il ouvrit les yeux.

Et il déchanta bien vite.

A côté de lui se tenait une jeune femme, endormie paisiblement. Et cette jeune femme, c'était la oh douce compagne de ses jours et de ses nuits, la chère fleur délicate qui avait pris le chemin de la vie avec lui, la muse qui l'inspirait chaque jour un peu plus. Ou, pour parler clairement, la conasse qui lui servait d'épouse. Une dénommée Clarice Jensen.

Il ne savait pas comment il s'était retrouvé là. Il se souvenait vaguement l'avoir rencontré dans un bar à une soirée, et puis, de fil en aiguille, ils s'étaient revus... Et vous savez comment est la vie, un jour vous êtes célibataire endurci, le lendemain vous êtes pieds et poings liés par les liens du mariage.

Encore heureux qu'elle ne lui ait pas fait de gosse.

La journée s'annonçait donc beaucoup moins belle que ce qu'il avait prévu. Grommelant intérieurement, il décida de se rendormir. Il n'allait pas se lever le premier non plus, il devrait alors faire du café, préparer le petit-déjeuner, et il n'en avait franchement pas envie.
Qu'elle se démerde toute seule.

Le soleil était levé dans le ciel depuis déjà quelques heures et les oiseaux gazouillaient au dehors. Bref, ça avait tout d'un début de journée style conte de fées, où tout va bien, où tout est beau et mignon et rose. Comme chez les bisounours quoi.
Sauf que lorsque Clarice ouvrit doucement les yeux, elle se souvint que non, sa vie n'était pas digne d'un conte de fées. Non. Vraiment pas.
En réalité, elle était mariée à un pauvre chômeur et branleur, nommé Caleb. Caleb Leigh. Comme si elle avait pressenti l'horreur qu'il allait représenter, elle avait refusé, lors de leurs épousailles, de prendre son nom.

Clarice Leigh... ç'aurait été franchement minable. Bref. Laissant là ses considérations, la jeune femme songea à se lever, ne serait ce que pour quitter ce lit, qu'elle partageait avec lui. D'ailleurs... il était encore couché. Comme d'habitude. Gros fainéant. Elle renifla dédaigneusement tout en s'asseyant dans le lit. Elle renifla à nouveau. Putain le porc. Il avait encore été se murger dans les bars et était venu se pieuter sans daigner se laver alors qu'il avait encore fini dans le caniveau !

Se tournant vers son ~~tendre~~ époux, la jeune femme prit une bonne inspiration, appliqua ses deux mains sur son corps qui refoulait comme pas permis et le poussa hors du lit, contemplant avec une satisfaction malsaine son mari a moitié nu dans sa portion de couverture.

« Va te laver, gros dégueulasse. Et tu déferas le lit pour laver les draps. Et sans rechigner. Parce que là, tu commences sérieusement à me faire chier. »

Évidemment, elle ne pouvait pas se lever dans faire chier le monde. Non, il fallait que madame fasse remarquer qu'elle était réveillée. Ignorant ses reniflements insistant, il se prépara à se rendormir quand il sentit des mains le pousser violemment. Une poignée de secondes plus tard, il était par terre, les yeux bien ouverts et l'esprit alerte.

D'accord. Elle le prenait comme ça. Dès le réveil.

Il tiqua sur le "gros dégueulasse". Effectivement, il était allé boire la vieille, et effectivement, il ne s'était pas lavé avant de se pieuter. Et il s'était foutu à poil avant d'aller pioncer, alors que d'habitude il ne se dévêtissait jamais devant elle. Ah, oui, parce qu'il y avait une raison au fait qu'ils n'aient pas de gamin : sa chère et tendre était une vieille frigide qui refusait de baiser. Purement et simplement. C'était d'ailleurs pour ça qu'il sortait régulièrement s'ivrogner, pour oublier que non seulement il vivait avec une harpie, mais qu'en plus il ne pouvait pas tirer son coup.

Elle avait prétexté une fois que c'était à cause de son karnevale, son foutu karnevale qui lui permettait de lire dans les pensées. Il n'avait même plus sa liberté de penser, non, il avait fallu qu'elle lui prenne ça aussi.

"Bien sur chérie," il grommela. Et ajouta mentalement "Je te hais sale conne".

Il avait l'habitude de l'insulter dans sa tête, ainsi elle l'entendait mais elle était bien la seule. Il passait souvent pour la victime, le pauvre mari soumis à sa femme. Alors il ne disait rien, mais n'en pensait pas moins.

Le jeune homme se releva tant bien que mal, laissant le drap tomber à terre. Qu'elle le voie dans son plus simple appareil pour une fois, elle devait pas souvent en voir souvent de toute façon, des appareils.
Ce qui n'était pas son cas. Puisqu'elle se refusait à lui, Caleb ne se privait pas pour aller voir ailleurs. Femmes, hommes, il ne s’embêtait d'ailleurs pas avec ces détails.

Sans un regard envers sa charmante épouse, il se dirigea vers la salle de bain, toujours nu.

[Edité ♥]

Et voilà qu'il relançait ça ! Son incapacité à pouvoir coucher. Il le savait pourtant ! Il le savait dès le début. Elle le lui avait dit ! Parce qu'en plus, les rares fois où elle avait voulu faire l'effort de se laisser faire, pour lui faire plaisir, ce dégénéré avait imaginé des fantasmes immondes peuplés de prise en levrette en chantonnant petit poney (par exemple) qui l'avaient faite rougir de honte jusqu'à la racine des cheveux. Comment pouvait elle avoir confiance avec un hurluberlu comme ça ?

C'était comme demander à une gamine de monter dans un aéronef blanc pour aller chercher les bonbons que le vieux monsieur lui proposait. Non mais sérieusement quoi !

Et allez, c'était reparti pour un tour de « sale conne ». Elle avait déjà eu droit à toutes les insultes possibles et imaginables avec lui. Il aurait été temps qu'il change de disque. Elle au moins, essayait de changer plus souvent les adjectifs pour le qualifier.

« Péquenaud va. »

Voir ce qui lui servait de mari à poil ne la dérangeait nullement, puisque de toute façon, il n'allait rien lui faire. Oh et bordel qu'il l'énervait à lui dire mentalement qu'elle ne devait pas voir beaucoup de bites. En même temps, quand on voyait l'horreur qu'il se trimballait, ça donnait pas envie d'aller visiter ailleurs. Ça donnait juste envie de prendre une paire de cisailles pour couper ce bout moche et le jeter à la poubelle.
Se savoir épouse trompée la blessait profondément, parce que bon, le cocu du couple a toujours l'air con. Et avoir l'air con, c'était pas spécialement son kiff.

Elle regarda le mollasson entrer dans la salle de bain pour faire ce qu'il aurait dû faire depuis des jours déjà et réfléchit à une vengeance digne de ce nom. Clarice descendit silencieusement à la cuisine et attrapa le bidon de Javel, fort utile pour décaper la saleté. Là, elle remonta tranquillement dans la salle de bain à la porte entrouverte, retira le bouchon, tira sur le rideau de douche et arrosa son mari avec le bidon. Fort heureusement pour lui, et fort malheureusement pour elle, de l'eau coulait déjà sur le corps de Caleb, de sorte que... il ne prit pas le liquide pur directement sur la peau.

Cependant quelques plaques rouges apparurent rapidement sur le corps de son si cher époux.

« Cela devrait te décaper le cerveau aussi, mon amour ».

Et ça nettoierait sans doute son engin qui devait être bien crade à force d'aller trainer dans tous les trous qu'il trouvait. à quand la MST franchement ?
Elle quitta la salle de bain aussi sec, fière comme un paon, et descendit prendre son petit déjeuner, alors que des cris de douleur retentissaient à l'étage. Finalement, la journée ne commençait pas si mal.

« Péquenaud va. »

Pff. Aristo de mes deux. Elle se croyait toujours au dessus de lui, avec ses grands airs de dame. Elle ferait bien de se décoincer le cul un peu, et dans tous les sens du terme (*). Madame s'était laissée faire une fois, et alors que les choses auraient pu devenir intéressantes - auraient pu seulement - elle s'était débattue et était partie. Elle n'avait même pas donné d'explication.

Il laissa ce souvenir désagréable derrière lui en pénétrant dans la cabine de douche, et fit couler de l'eau bien chaude. L'esprit vide, il resta sous le jet brûlant, si bien qu'il n'entendit pas la fourbe arriver avec sa javel. Il n'eut que le temps de tourner la tête pour recevoir une giclée de liquide sur tout le corps, se mêlant à l'eau pour mieux se répandre sur lui.

Criant de douleur, il se frotta la peau pour tenter de faire partir la douleur, avec un succès mitigé.

"SALE PUTE!" il hurla, aussi bien mentalement qu'à haute voix. Tant pis pour les voisins.

Aujourd'hui serait vraiment une journée pourrie. Alors autant se lancer à fond dans la bataille.

Le problème avec elle, c'était qu'elle lisait dans son esprit tout ce qu'il pouvait imaginer de plus retors avant même qu'il n'agisse. Il ne devait donc pas réfléchir, céder à ses pulsions, ou alors... Oui, il avait une technique, relativement fatigante pour lui, mais après tout on n'était qu'en début de journée. Et il était à présent bien réveillé. Si elle voulait utiliser son karnevale, très bien, il pouvait le faire aussi.

Enfilant un caleçon et un T-shirt, il descendit les marches en se créant un clone. Et il le forma de telle façon que dans sa tête tournait en boucle une pensée toute simple, mais de façon si forte qu'elle serait obligée de l'entendre. Et lui-même lui fit écho.

Voilà pour commencer. Il décida ensuite, dans un semblant d'élan de bonté, de faire la vaisselle. Il passa devant elle, assise à table, et fit couler de l'eau, à plein régime. Les assiettes s'entrechoquèrent, l'eau vrombissait, et oh, un plat lui échappa. Dommage, c'était un des plats que la jeune femme préférait. Il s'écrasa au col dans un grand fracas. Il continua, laissant le volume sonore augmenter, entre ses mains comme dans sa tête.

Qu'elle parte donc "travailler" avec la tête explosée.

[HRP : * merci Serge pour cette tournure magnifique :'D]

La guerre était lancée entre les deux époux. Et Clarice escomptait bien remporter bataille sur bataille, pour, à la fin de la journée, lui lancer triomphalement qu'elle avait gagné la guerre. Mais qu'elle acceptait sans souci de la recommencer le lendemain pour lui coller une nouvelle peignée. Autant le remettre à sa place autant de fois que nécessaire le coco. Et le tout avec un sourire carnassier s'il vous plait.

Il décida de passer les hostilités à la vitesse supérieure, usant de son Karnevale de cas social pour créer un deuxième lui – comme s'il n'y avait pas assez d'un seul débile dans cet appart' – qui se mit à chanter petit poney en boucle. Fin, vraiment très fin. Et ce petit tour n'était pas sans rappeler la seule nuit où ils auraient pu consommer leur union. Le salopard.

Clarice serra sa tasse de café entre ses doigts, fulminante. Ah c'était comme ça ? Très bien. Sauf que, non satisfait de se contenter de ce coup bas, Caleb explosa son plat préféré. Celui qu'elle avait hérité de son arrière grand tante Germaine... Celui avec le dessin de cookies dessus. Ni une ni deux, elle était debout face à son mari, fulminante.

« Tu vas me le payer. Très cher. TRES CHER TU M'ENTENDS ?! »

Elle fonça vers la porte de l'appartement, récupérant les clés, et fonça au salon, puis, après avoir ouvert une fenêtre les lança par la fenêtre. Pouf, elles allèrent atterrir trois étages plus bas.

« Mon cher, j'avais oublié de te le dire... Enfin, non je n'ai pas oublié, c'était une surprise... Donc... Aujourd'hui, je suis en congé. On va passer toute la journée ensemble. Sensationnel n'est ce pas ? »

Il vira au blanchâtre, espérant qu'elle se foutait de lui. Un sourire plus que carnassier étira ses lèvres. Eh oui. Toute une journée avec elle. Dans l'appartement. Rien que les deux. Allez, prenons les paris. Qui serait vivant à la fin de la journée ? Un ricanement souleva la poitrine de la jeune femme alors qu'elle allait ouvrir leur bar à alcools. Toujours plein celui là. Comme son mari quoi. Elle prit les bouteilles une par une, et leur réserva un funeste sort : celui de passer soit par la fenêtre, soit de rencontrer un mur, soit de se crasher sur le sol.

« Oups. Elles m'ont échappé des mains. »

Elle retourna près de son mari, tout sucre tout miel et lui susurra.

« Casse encore un de mes plats, ou fais moi encore une seule petite crasse... Et je t'arrache ce qui te sert de couilles. »

Bref, sa délicieuse tasse de café se rappelait à son bon souvenir.

Toute. La. JOURNÉE? C'était une blague?? Et puis pourquoi elle avait jeté les clés? Elle se rendait compte que n'importe qui pouvait les ramasser et ensuite venir les cambrioler? Enfin, en même temps, il ne voyait pas ce qu'on viendrait leur voler, c'était madame qui avait fait la décoration et tout l'appartement ne contenait que le strict nécessaire. Pas de meuble hors de prix, pas de bijoux - elle ne prenait pas la peine de se faire belle de toute façon, son seul avantage était ses gros seins. Et ne parlons pas de cette chère vaisselle, héritée d'une quelconque grande tante, tout juste bonne à décorer le sol de ses fragments.

C'est alors qu'elle se dirigea vers le bar, et commença à fracasser les bouteilles une à une. Le sol, les murs, partout des trainées du rouge au blanc s'étiraient. Pas l'alcool. Tout mais pas l'alcool. Elle allait lui casser les couilles toute la journée, et il allait avoir besoin de cet alcool.

Elle revint vers lui, fière d'elle. Un grand calme envahit Caleb quand elle le menaça. Il la regarda droit dans les yeux, lui sourit, et son clone fracassa la tasse de café sur la table.

Se penchant, il lui souffla à l'oreille :

"Tu es sûre? Si tu veux t'aventurer par là je dis pas non, mais il me semblait que c'était pas trop ton truc..."

Il finit par la pensée. Le jeune d'homme d'hier soir par contre, il savait s'y faire...

Au tour des meubles. Franchement, tous les hommes de Sphéra auraient été ravis d'une femme qui ne dépensait pas les sphéros pour des bibelots futiles, des toilettes ridicules et des des bijoux brillants. Tous les hommes. Sauf lui. Il n'était vraiment pas net.
Horreur. Malheur. Désolation. Il avait pété sa tasse à café. Le. Truc. À. Ne. Surtout. Pas. Faire.
Il avait osé répandre son sacro saint breuvage en massacrant sa tasse.

Oh nom de dieu. Ça allait devenir sanglant dans les minutes qui suivraient. La jeune femme avait déjà en tête de se faire un collier avec les tripes de Caleb. Mais pour l'heure il lui fallait accuser une nouvelle pique de son cher et tendre.

« C'est pas trop mon truc avec Toi. Mais l'autre jour, le livreur a su s'y prendre Lui. Enfin pas que l'autre jour d'ailleurs... »

Elle offrit des yeux de biche à Caleb.

« Qu'à cela ne tienne mon chéri. Tu veux que je te les arrache. Je ne peux que t'exaucer pour une fois. Ça me fera très très plaisir. »

Direction la cuisine pour y trouver un couteau. Elle l'empoigna bien fermement et se tourna avec un grand sourire vers Caleb.

« Je commence par laquelle ? »

Ha ha. Genre.

"Ah oui? Et c'était comment? Tu t'es laissée faire cette fois? Ou bien c'était toi qui le dominais? Raconte-moi, ça m'intéresse."

Non parce que si elle parlait du petit livreur qui venait régulièrement, le brun au yeux noisettes, il s'était penché plus d'une fois sur le même lavabo contre lequel il s'appuyait actuellement. Et pas pour faire la vaisselle, tu vois ce que je veux dire.

Elle revint vers lui avec un couteau de cuisine. Ça, ça craignait. Elle était tellement timbrée qu'elle pourrait vraiment le castrer.

"Oh, chérie. La violence, vraiment?" Il prit un air navré. "Tu es à cours de mots, alors tu passes aux mains? Tu devrais savoir que la violence ne résout rien. Regarde ce vieux fou de Raziel, tu as bien vu où ça l'a mené. Tu me déçois mon amour, je dois dire que je ne comprends pas une telle débauche de violence... C'est si soudain..."

Et pendant qu'il la baratinait, son clone s'était approché doucement, et il lui prit subitement le couteau des mains. Il s'éloigna aussitôt à l'autre bout de la pièce, et Caleb la regarda droit dans les yeux, toute trace de comédie envolée.

"Bon maintenant tu te calmes la folle. Si tu veux me tuer, va falloir être plus subtile que ça."

Sa feinte n'avait pas marché. Logique. De toute façon, elle n'essayait pas de faire tourner la tête d'un quelconque homme, et n'y serait très certainement pas parvenue. Pourtant, le spectacle devait continuer.

« Ah ça t'exciterait de savoir que je domine n'est ce pas ? Ça te ferait de l'effet jusqu'à en mouiller ton calbut. Pff... Tu me fais gerber avec tes idées dégueu. »

Ah. Il faisait moins le fier, monsieur « je vais vider mes couilles partout » ! Ah il n'était pas rassuré le moins du monde de la voir avec son couteau. Parce qu'il savait qu'elle n'hésiterait pas. Ouais, ça, elle n'aurait pas hésité le moins du monde, elle aurait fourré le couteau dans ses roubignoles comme elle aurait fait pour couper un peu de beurre. Ça lui aurait pas causé de souci, ça non.
Sauf qu'apparemment, ça n'était pas au goût de monsieur. Allez savoir pourquoi... peut-être que l'idée de devoir se trimballer avec des couches Pampers jusqu'à ce que ça cicatrise lui plaisait pas... Ou peut-être qu'il pensait finir au cimetière suite aux blessures. Ça au moins, ça l'aurait débarrassée de lui. Et elle n'aurait plus des factures de bibine super élevées.
Parce qu'évidemment hein, branlot, il avait pas de taf et il avait l'air de compter sur sa paie à elle. Parasite.
Sauf que putain, elle eut pas le temps lui rectifier sa virilité. Il avait envoyé son double récupérer son couteau. Ça signifiait bien encore à quel point il était courageux le Caleb. Surtout pas y aller soi même... Ah pour niquer, y'avait du monde. Mais quand il fallait porter ses couilles ailleurs y'avait plus personne.

"Bon maintenant tu te calmes la folle. Si tu veux me tuer, va falloir être plus subtile que ça."

« C'est vrai. Normalement, le truc des femmes c'est plutôt le poison... D'ailleurs, je serais toi, je ferais très très attention quant à ce que j'ingurgiterais. Un accident est... si vite arrivé. »

Et en signe de colère suprême, elle lui balança un vase à la gueule. De toute façon, il servait à rien ce vase. Caleb lui offrait jamais de fleurs.

"Ah ça t'exciterait de savoir que je domine n'est ce pas ? Ça te ferait de l'effet jusqu'à en mouiller ton calbut. Pff... Tu me fais gerber avec tes idées dégueu."

"T'sais quoi? T'as raison, ouais. T'arriverais presque à m'exciter. Mais en fait j'en sais rien, ça fait longtemps que tu m'excites plus. Si ça a été le cas un jour."

Quand elle fut désarmée, elle lui lança un sale regard, qui ne présageait rien de bon.

"C'est vrai. Normalement, le truc des femmes c'est plutôt le poison... D'ailleurs, je serais toi, je ferais très très attention quant à ce que j'ingurgiterais. Un accident est... si vite arrivé."

Dieu merci, il n'avait encore rien bu ce matin. C'est pas comme si elle lui faisait de bons petits plats et lui servait à boire quand il avait pas le moral de toute façon.

Pensant avoir un peu de répit le couteau éloigné, il réagit trop tard quand il se prit le vase dans la gueule. Enfin, il eut juste le temps de lever les bras pour se protéger le visage, le récipient se brisant tout autour de lui. Il écopa de plusieurs entailles sur les avant bras, et une estafilade sur la joue, qui se mit à saigner.

Il toucha la coupure pour constater son étendue. Il grimaça, et lui dit, un sourire cynique accroché au visage :

"Bien visé, bébé. Tu m'excuseras si je ne réplique pas, je crois qu'on a pas d'autre vase aussi immonde."

Il hésitait à lui tourner le dos pour faire couler de l'eau sur ses blessures. Il avait son clone, mais qui sait ce qu'elle essaierait de faire... Il tenta la diversion :

"Sinon, je suis charmé de ta compagnie, vraiment, mais tu comptes rester là toute la journée? Non parce que si ça ne te dérange pas je sortirais bien moi. Enfin. Quand on aura récupéré les clés."

Il décida finalement de se soigner un peu. Il posta son clone un peu plus près, le couteau toujours en main, et se retourna à moitié pour passer ses bras sous l'eau.

Ne pas réagir à ses réflexions minables. Surtout, ne pas réagir. Satisfaction. Profonde satisfaction lorsqu'il reconnut qu'elle avait parfaitement visé. Immense satisfaction lorsqu'elle vit les dégâts qu'elle lui avait causé.

"Bien visé, bébé. Tu m'excuseras si je ne réplique pas, je crois qu'on a pas d'autre vase aussi immonde."

Surprise. Il ne l'avait jamais appelée « bébé » à un quelconque moment de leur vie commune... Alors... Son kiff c'était la violence ? C'était ça qui lui plaisait ? Qu'à cela ne tienne. Elle avait toute la journée pour lui faire mal.

« J'ai décidé qu'on allait... tenter de ~~bousiller~~ resserrer nos liens aujourd'hui. Donc on ne quittera pas l'appartement. À part si tu y tiens vraiment, et auquel cas, ce sera les pieds devant mon lapin. »

Son ton était mielleux et ses yeux lançaient un regard malfaisant. Aujourd'hui elle était en congé, et elle comptait bien rendre à son mari les humiliations qu'il lui faisait perpétuellement subir. Et ce au centuple. Oh. Le petit chou allait se soigner. Clarice alla chercher un coton, qu'elle imbiba d'alcool à 90° (merci la pharmacie murale) et, sans se formaliser du clone de sa tapette de mari, revint vers ce dernier et appliqua sans la moindre douceur le coton sur l'égratignure de la joue. Ouh la belle grimace sur le visage de Caleb.

« ça fait mal hein. Étrangement, quand il ne s'agit pas de baiser ou de fanfaronner sur tes conquêtes, t'as plus la même paire de couilles. Là, elles sont aussi inexistantes que celles d'un eunuque. Moi au moins, je porte mes nibards. »

"J'ai décidé qu'on allait... tenter de ~~bousiller~~ resserrer nos liens aujourd'hui. Donc on ne quittera pas l'appartement. À part si tu y tiens vraiment, et auquel cas, ce sera les pieds devant mon lapin."

Comme s'il allait se laisser faire tuer, juste pour ses beaux yeux. Il allait souffrir aujourd'hui, mais elle aussi. Il n'allait certainement pas se rabaisser à la frapper - hystérique comme elle était elle serait foutue de prendre le dessus - mais si elle continuait comme ça ça allait vraiment mal finir. Il ne savait honnêtement pas dans quel état ils seraient le lendemain. Et s'il y aurait un "ils" le lendemain. D'habitude ils se lançaient des piques, s'insultaient, parfois la vaisselle volait, mais elle partait bosser le jour et lui sortait la nuit. Ils parvenaient à une sorte d'équilibre précaire.

Mais là. Là. C'était juste impossible qu'ils s'en sortent.

Elle s'éloigna et Caleb ne vit pas ce qu'elle fabriquait jusqu'à ce qu'elle revienne avec du coton. Il eut un mouvement de recul quand elle s'approcha, mais trop tard, l'alcool brulant s'écrasait sur sa joue. Il serra la mâchoire pour contenir tout son de douleur, et l'écouta lui cracher dessus. Décidant qu'il fallait la calmer un peu, il lui saisi le poignet vivement et inversa leur positions pour qu'elle se retrouve coincée contre l'évier.

Il lui attrapa l'autre main, et l'immobilisa en faisait pression de son propre corps sur la jeune femme. Enfin, jeune. Elle avait quand même 7 ans de plus que lui. Et pour Caleb, qui n'avait que 20 ans, c'était énorme. Une sorte de couguar quoi.

"On dirait que ça te plait de me faire mal. T'aimes ça, me voir souffrir à tes pieds? En fait c'est comme ça que tu prends ton pied, t'es une grosse sadique."

Hystérique... L'image qu'elle avait d'elle-même n'allait pas jusque là non. Peut-être un petit peu dérangée et ayant une tendance facile à l'énervement. Peut-être. Mais hystérique ça non.
Tiens, monsieur l'éponge décidait de se remuer un peu le troufion et lui choppait le poignet et échangeait leurs positions, puis bloquait son autre mimine, la pensant ainsi affaiblie. Qu'il était ~~mignon~~ naïf et stupide. Même un môme aurait été moins con.

"On dirait que ça te plait de me faire mal. T'aimes ça, me voir souffrir à tes pieds? En fait c'est comme ça que tu prends ton pied, t'es une grosse sadique."

Plaisant de lui faire du mal ? Ah mais clairement ! Elle en avait gros sur la patate de ce petit merdeux. Alors plus elle pouvait s'assurer qu'elle pouvait l'atteindre, lui faire mal, plus elle le faisait. Et justement, c'était le moment d'en rajouter une couche.
Après un sourire innocent, Clarice remonta violemment un de ses genoux dans l'entrejambe de Caleb.

« Grosse peut-être pas. Sadique, très certainement. En tout cas, ça n'a pas l'air de te déplaire. »

Elle massa ses poignets, satisfaite de sa liberté retrouvée, et de l'homme qui se tordait comme un lombric devant elle. Quelle belle matinée. Oui vraiment, elle adorait le martyriser.

Quelle... Connasse...

Caleb se plia de douleur sous l'impact. Elle y était pas allée de main morte. C'était pas pour se dégager, mais bien pour faire mal. Alors qu'il se tordait de douleur, il l'entendit ajouter :

"Grosse peut-être pas. Sadique, très certainement. En tout cas, ça n'a pas l'air de te déplaire."

Il sourit amèrement. Oui, d'une certaine façon, il aimait ça. Parce que depuis qu'ils étaient ensembles - et ça faisait un moment maintenant - quasiment depuis le début, il n'y avait eu qu'une froide indifférence entre eux. Un mépris chargé de regrets. En revanche, à quelques occasions comme celle-ci, ça pétait, et ils s'insultaient, se jetaient à la gueule tout ce qui leur passait par la tête - c'était le cas de le dire pour Caleb.

Dans ces moments-là, il ressentait pour cette femme une haine tellement forte qu'elle ressemblait à de la passion. C'est ça. Il la haïssait passionnément. Et, tout au fond de lui, il devait admettre qu'il jubilait à chaque altercation.

D'habitude, il refoulait toutes ces pensées. Sa moitié pouvait tout savoir de lui, tout lui extorquer, aussi il se gardait bien de mentionner ces sentiments honteux. Mais cette fois, il les laissa sortir. Il ne savait pas exactement pourquoi, peut-être parce qu'ils était à leur summum, que sa haine était plus exacerbée que d'habitude. En tout cas, il était temps de dire la vérité.

Se relevant lentement, il la toisa d'un œil amusé, conscient qu'elle venait d'entendre tout cela. Il laissa son clone disparaître, et se tint bien droit, écartant les bras. Le sang coulait toujours sur son visage, ses bras humides commençaient à se poisser de sang aussi, il ne devait pas être beau à voir. Mais il s'en foutait.

"Allez, viens. Frappe moi puisque tu aimes ça."

Plaisir. Oui, c'était un pur plaisir de le voir ainsi sur le sol alors qu'elle était debout. Elle écoutait avec délectation ses pensées d'homme meurtri, espérant y trouver une goutte d'envie de revanche, une once de rage vengeresse, un tantinet de haine. Oui, il n'y avait que par ce lien qu'elle et lui étaient tenus... Celui de la haine. Cette haine qui leur permettait, jour après jour, de se lever encore l'un à côté de l'autre, de vivre sous le même toit, et de se pourrir joyeusement la gueule.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle perçut que lui aussi appréciait. Que lui aussi percevait les choses comme cela. Faute de pouvoir s'aimer comme un bon petit couple « normal », eux préféraient se déchirer, se frapper, se quereller. C'était leur façon de se montrer qu'ils existaient l'un pour l'autre. Car sans haine, ils n'auraient plus rien été. Deux êtres humains cohabitant ensemble. Sans lien. Elle demeura abasourdie alors que lui se relevait, la fixant d'un air profondément amusé. Les masques étaient tombés. La comédie était finie. Elle le voyait enfin vraiment. Elle le connaissait enfin jusqu'au bout des ongles, jusqu'au plus petit recoin de son être.

Il écarta les bras, tels un christ que l'on s'apprêtait à crucifier et lui donna ce qu'elle considéra être un ordre.

"Allez, viens. Frappe moi puisque tu aimes ça."

« Tu peux parler... Toi aussi tu aimes. »

La gifle cingla sur la joue déjà amochée de Caleb puis les ongles de la jeune femme crissèrent sur son torse alors qu'elle se collait contre, murmurant d'un ton suave et mauvais.

« J'espère que tu es prêt... Je ne fais que commencer. »

Le bruit sec de sa main contre sa joue claqua dans l'air, comme l'étincelle de leurs sentiments à tous les deux s'embrasant soudain.

Et soudain elle était là, collée contre lui. Son mince T-shirt enfilé à la hâte un peu plus tôt était sa seule armure, avec son caleçon ils représentaient l'ultime barrière entre son corps nu et la haine flamboyante de sa compagne.

Et il l'aimait cette haine, il la désirait plus que tout. Il lui enserra les poignets une nouvelle fois, plus fermement qu'auparavant, assez pour lui laisser des marques. Il pouvait avoir de la force quand il voulait.

"Tant mieux... Parce que je brûle de voir la suite."

Il la projeta alors contre le mur le plus proche, et en la rejoignant s'entailla le pied sur les débris du vase. Il ramassa un fragment au passage, et profitant qu'elle soit encore un peu sous le choc, lui passa le tranchant sur le bras. Il remonta lentement, un regard lubrique sur son œuvre sanglante, et arrivé à la clavicule, cessa d'appuyer juste assez pour ne plus entamer la peau. Là, il plaça son arme de fortune sous sa gorge, et observa les reflets projeté dessus danser sur le visage de sa chère et tendre épouse.

Ils formaient réellement un couple. Unis pour le meilleur et pour le pire. Unis dans la douleur et la haine... Se déchirant sans s'arrêter. Vivant pour se déchirer. Se mutilant mentalement et physiquement, chacun se repaissant de la douleur et de la souffrance de l'autre. Un couple atypique oui, mais un couple qui durait. Et qui durerait tant que leur haine les consumerait, tels des chandelles allumées par les deux bouts.

Il avait décidé de ne pas être le seul à subir. Soit. Qu'il lui rende. Mais qu'il lui rende fort. Ô la divine douleur qui irradiait dans ses poignets. Mais ce n'était pas assez. Il fallait qu'il lui montre sa haine plus fortement. Bien plus fortement. Il la projeta contre un mur et un sourire naquit sur ses lèvres. Le craquement de son dos contre le mur fut tout bonnement jouissif... Là... Comme ça. Il comprenait, il commençait à savoir comment y faire. Son sourire s'agrandit lorsqu'il s'entailla le pied, tout seul, comme un grand. Puis il ramassa un fragment du vase, et le fit courir sur son bras, entaillant sa peau pâle jusqu'à la clavicule.
Exquise douleur que celle qu'elle ressentait actuellement, regard de reconnaissance pour son tortionnaire et sa victime. Son sang s'écoulait à un flot régulier et elle appréciait cette sensation.

Clarice eut un petit rire lorsque le fragment se retrouva sous sa gorge, et l'empoigna à pleine main, se l'entaillant, puis l'éloignant d'elle. Sa main ensanglantée descendit le long de celle de son époux et parvint à lui faire lâcher prise. Le fragment retomba sur le sol et se brisa à nouveau en de multiples éclats.

Elle sauta au cou de Caleb entourant son bassin de ses jambes et ses épaules de ses bras. Oh la belle chute suite à ce déséquilibre. Oh le glapissement de douleur de ce dernier lorsqu'il s'était écroulé sur les fragments de verre. Son rire à elle, cristallin et satisfait... elle se saisit à son tour d'un de ces fameux éclats, et coupa une des boucles du jeune homme, amusée, puis dispersa les cheveux composant la mèche sur le visage de celui qu'elle haïssait tant, regardant ces derniers se mêler au sang qui gouttait encore et toujours.

« Hmm... Que pourrions nous bien faire ? Que pourrais je encore bien te faire ? »

Son doigt attrapa une miette de verre, et elle fit choir cette dernière dans la bouche du jeune homme. Ça devait être peu sympathique à avaler.

On a beau vanter la lueur de l'amour dans les yeux d'une femme, rien ne vaut la flamme de la haine. Un regard qui vous transperce, qui vous fait sentir vivant, tellement vivant. Et ce regard le transcendait en ce moment-même, lui faisant comprendre que sa vie ne tenait qu'à un fil.

N'hésitant pas à empoigner le tranchant de sa lame de fortune, elle lui fit lâcher prise et leur sang se mêlèrent sur ses bras. L'éclat retomba au sol, et en se brisant rajouta à la cacophonie ambiante. Mais à ses oreilles, tout n'était que musique : les tessons au sol tintaient comme le cristal, leur souffle rauque était une ode à la passion, le froissement des tissus un ballet sensuel.

Elle se jeta alors à son cou, et emporté par l'élan il chuta en arrière. Il sentit les éclat de verre se ficher dans son dos comme un millier d'aiguilles. Un râle de douleur franchit ses lèvres, provoquant le rire de sa belle. Car elle était belle en cet instant, magnifique même derrière son masque de folie, riant à gorge déployée de le voir souffrir ainsi.

Comme une enfant, elle se saisit à nouveau d'une pièce tranchante et se mit à ciseler une de ses boucles qu'elle lui fit retomber sur le visage. Il lui souffla entre deux mèches sa réponse :

"Fais-moi mal mon amour..."

Elle en profita qu'il avait la bouche toujours ouverte pour glisser entre ses lèvres un minuscule fragment de verre. Il se releva alors brusquement, enserrant sa taille pour qu'elle reste bien assise sur ses jambes, et l'embrassa fougueusement. Qu'elle partage donc cette douleur avec lui.

Bientôt leur baiser eut gout de sang, sans qu'il sache de qui il provenait. Il la serra contre lui, avec hargne, refusant qu'elle s'en aille, refusant que cette douleur le quitte.

La douleur. Encore et toujours la douleur. Le sang qui gouttait, qui coulait, qui ruisselait sur leurs peaux enlacées ne les affaiblissait pas, non. Au contraire, la perte de ce fluide vital les renforçait, et les rendait plus hardis, chacun cherchant quelle prochaine blessure infliger à l'autre, quel prochain gémissement extorquer aux lèvres de l'autre.

Leurs lèvres se rencontrèrent avec passion, leur dents se heurtèrent et leurs langues se lièrent, s'entaillant sur cet éclat de verre. Hmm la douleur qui enflait comme une bulle de chewing gum, mais qui, contrairement à cette dernière, n'éclatait pas. Elle gonflait, se renforçait, s'insinuait dans chaque parcelle de leur être, les enchainant l'un à l'autre dans un plaisir malsain. Alors que Clarice étouffait un gémissement de douleur, ses mains repartirent saisir un éclat de verre qui vint déchirer le mince t-shirt de Caleb, et créer une coupure sur le torse de ce dernier. Ses ongles s'enfoncèrent ensuite dans la peau de son époux, de plus en plus profondément, et elle griffa, griffa, mettant d'autres parcelles de la peau de son amant à vif.

Elle attrapa ensuite ce dernier par la nuque, et tira sur ses cheveux, forçant leurs lèvres et leurs langues pleines de sang à la séparation, laissant l'éclat de verre dans la bouche du jeune homme et inclinant sa tête en arrière.

« S'étouffera ? S'étouffera pas ? »

Emporté dans son baiser, Caleb ne remarqua le danger imminent que lorsque la lame s'appliqua contre sa peau, lacérant chair et tissu indifféremment. Il commençait vraiment à ressembler à une loque, ses blessures suintant aux bras, mains, visage, dos et maintenant torse. S'ils continuaient comme ça, il allait se vider de son sang. L'idée le fit sourire. Jusqu'où tiendrait-il?

Il se sentit brusquement tiré en arrière, sa bouche laissée seule avec ce gout métallique désormais si familier. Il avait besoin de déglutir, mais ne tenait pas vraiment à garder du verre dans son organisme. Il lui cracha au visage, et profitant de la confusion qui s'ensuivit, la repoussa violemment en arrière. Il se releva alors, et se saisit d'elle par le devant de son débardeur dont les bretelles lâchèrent sous la pression. Les coutures sur ses flancs craquèrent une à une mais tirent bon, juste le temps pour Caleb de la propulser sur leur table basse un peu plus loin.

Une explosion plus tard, et le cadran en verre avait volé sous l'impact, tout comme le montant en bois. C'était à elle à présent de gésir au milieu des éclats de verre. Il se pencha sur elle, et en voyant son propre sang goutter sur elle, se dit qu'il était temps d'assurer ses arrières pour que sa belle arrête de le découper.

En un éclair, il appliqua sa méthode et préleva un morceau de tissu sur le bas de son pantalon en prenant bien soin d'entailler la peau. Revenant vers elle, il lui saisit les poignets et les lia bien serrés au dessus de sa tête à l'aide de son bâillon de fortune.

Il se recula un peu - inutile de se prendre un coup de tête maintenant, ça ruinerait ses efforts - et contempla son œuvre.

"Ah, tu es parfaite comme ça."

Une beauté empoisonnée, capturée l'espace d'un instant.

Il avait décidé de ne pas s'étouffer. Dommage, la scène aurait été des plus plaisantes. Rougir, tousser, manquer d'air, devenir violacé, porter ses mains à sa gorge. Lui serait-elle venue en aide ? Oh sans doute. Sans lui, sa vie n'aurait plus eu de sens. Plus personne à haïr, avec qui se quereller, à blesser. L'annihiler serait revenu à se tuer, purement et simplement.
Bref. Il lui avait craché au visage et elle n'avait dû le salut de son œil qu'à son réflexe de clore ses paupières. Sa prise sur lui se relâcha, et elle se sentit tirée, puis jetée, ratterrissant sans grâce sur la table basse, qui se brisa sous son poids. Elle sentit à son tour son dos se parer de tessons de verre et grimaça de douleur, tout en mordant ses joues pour s'abstenir de pousser un quelconque gémissement.

Elle avait décidé de rester fière malgré les élancements lancinants qu'elle ressentait. Pas un cri ne sortirait de sa bouche, même si Caleb tentait de lui en extorquer à grand renforts de tortures. Qu'il lâche donc l'affaire s'il le souhaitait, qu'il gémisse et crie, elle, en tout cas, le ferait enrager et la frapper plus fort, grimaçant et demeurant silencieuse, au lieu de pousser des cris et des pleurs qui auraient pourtant été de circonstance. Oui, même ainsi diminuée elle refusait de satisfaire son époux, préférant se délecter, préférant toujours demeurer un cran au dessus de lui.

Oh et pour être diminuée, là elle l'était. Il avait décidé de lier ses mains, afin d'éviter de nouvelles attaques à son encontre. Pauvre petit faiblard... qui avait toutefois eu une idée fort intéressante. Et l'excellente idée de soustraire sa tête à la sienne. Un coup de crâne était si vite arrivé...

"Ah, tu es parfaite comme ça."

Parfaite ? Vraiment ? Il espérait pouvoir s'en tirer comme ça ? Elle avait les mains ligotées, mais n'était en rien immobile. Clarice remonta ses bras, tentant de se redresser malgré les tessons qui mordaient dans sa chair, et parvint à passer ses bras meurtris et attachés autour du cou de son époux.

« Nous allons goûter la perfection à deux... »

Et les voilà, bloqués l'un contre l'autre, qui repartaient dans un baiser passionné et mordant, plutôt loups s'arrachant le museau que couple s'embrassant passionnément. Pas de sensualité dans ce baiser, pas de tendresse : juste de la haine et de la douleur.

Et à nouveau, elle était contre lui, il se trouvait au cœur de la tempête alors qu'elle l'enserrait de ses bras liés. Cette fois cependant il se trouvait sur elle, et profitait d'un instant de domination. Le baiser était violent, enfiévré, et la sentir tout contre lui le rendait fou. Il voulait lui faire mal, la détruire, la faire crier de douleur et de plaisir, il voulait la faire sienne...

Il la repoussa alors sur le sol, tombant avec elle puisqu'elle était toujours accrochée à lui. Il lui mordit la langue au passage, et apprécia pleinement la vue du sang jaillissant aussitôt. Ne t'étouffe pas toi non plus.... Ce serait dommage d'arrêter ce petit jeu maintenant.

Il n'était qu'en caleçon mais se sentait brulant, et chaque contact avec elle le consumait un peu plus. Le pantalon le gênait, aussi il déchira ce qui en restait, laissant son épouse les jambes nues en dessous de lui. Il était temps d'officialiser cette union.

Et cette fois il ne s'arrêta pas. Qu'elle souffre, lui était submergé par la haine et le désir. Il la possédait enfin complètement, elle qui avait violé son esprit dès leurs premières rencontres. Son corps à elle contre son esprit à lui, c'était un juste retour des choses finalement.

Alors qu'il se penchait une dernière fois sur elle, il lui glissa à l'oreille :

"Je te hais, mon amour."

Et tant qu'ils se haïraient, leur couple durerait, pas pour le meilleur mais pour le pire.

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FIN trololo lelele