Plusieurs cicatrices lui barrant le corps. Ainsi que cette vis lui transperçant littéralement le crâne. Jasper s'amuse souvent à se triturer les neurones en tournant et retournant l'objet, pour qu'elle soit bien en place. Nul ne sait comme il fait pour survivre avec un tel outil dans la tronche.

La Technopathie.
Jasper ne possédait pas de karnevale avant d'être sauver par l'A.R.K qui lui en implanta un. Un peu comme un gage contre son talent naturel pour la mécanique qu'il prêtera par la suite, ce pouvoir lui permettra rapidement de se surpasser d'avantage.
La technopathie a pour l'imite, somme toute, que l'imagination et le talent du possesseur. N'étant pas plus intelligent grâce à ce don, elle permet néanmoins d'influencer grandement sa compréhension de la mécanique et la technologie. N'étant maintenant plus obligé de manipuler physiquement ses pensées, ses pouvoirs lui permettent de faire disjoncter, s'auto-réparer, se construire et manipuler toute sorte de machines possédant une once de fonctionnement électrique. De plus, ce pouvoir semble permettre à Jasper de communiquer avec les engins, d'insuffler des émotions minimes à ses machines et de les rendre plus « humaines ».
Le karnevale a également influencé beaucoup sa vision de la vie, jusqu'à le rendre complètement fou. À cause de son pouvoir, il ne vit plus qu'avec les machines qui l'entourent, devenues sa véritable famille, et leur parle sans arrêt. Seul lui peut attendre leur réponse, évidemment.
Rare n'est pas de le voir s'engueuler et engueuler ses machines...

Vous aurez compris que son trop grand contrôle de son karnevale est nuisible pour sa bonne santé psychique.

Prototype GOW [Orville & Wilbur GoldWings] : Les petits jumeaux. Bien qu’Orville soit plus petit que son frère (Wilbur est large comme un torse, Orville comme une tête), les deux boules mécaniques en or massif sont les apprentis de Jasper. Ils sont tout deux cyclopes, un grand oeil-caméra en plein centre. Ils sont les deux robots les plus indépendants de Jasper, flottant presque de leur plein gré dans l’espace.
Orville & Wilbur sont les parfaits larbins. Ils sont munis de lance flammes redoutables pour brûler ceux ou ce qui n'est pas assez évolué pour Jasper. À ça s'ajoutent tous les autres instruments nécessaires pour faire la cuisine.

Duden.XIV [Duxen] : Robot-vis auto-implanté dans son cerveau après l’acquisition de son Karnevale, elle est la clef de voûte de sa folie. Sans Duxen, la vie serait bien moche. Elle est d’ailleurs sa meilleure amie et sa compagne de couche ; elle fait office de seconde personnalité. Souvent, Duxen parle à Jasper et Jasper parle à Duxen.
Duxen a la manie de se démonter toute seule — à ce qu’il parait. Souvent, Jasper doit la tourner et retourner de façon à ce qu’elle brise d’avantages ses neurones déjà nécrosées.

O.T.44 [Opera Torr] : Table d’opération mécanique, centre névralgique de sa boîte-labo, flirt d’un soir et rivale. Elle est un tout. Comme le tout n’est qu’un. Bien difficile d’établir jusqu’où s’étend les circuits, les plaques, les frontières d’Opera Torr.
Jasper et O.T.44 sont comme un vieux couple. Longues sont les soirées où ils ne s’engueulent pas.

Ô Technologie ! Je n'ai besoin de personne en ce bas monde pour survivre. Que de toi. Sans toi, je ne peux vivre. Sans toi, je ne peux mourir. Sans toi, je suis promis à un destin perdu dans un vide archaïque qui ne mène ni vers la mort, ni vers la vie, ni vers le progrès, juste le regret.
Ô Technologie ! Tu m'as ouvert les yeux. Tu m'as ouvert l'âme. Depuis l'enfance déjà, j'étais l'un de tes fidèles, un passionné de ton art. Tu es ma maîtresse et je te suivrai partout ! Tu m'as enseigné à boire, tu m'as enseigné à manger. J'ai le cadeau de te connaître et je le partage aisément. Que tous qui rejette ton essence soient brûlées par tes flammes électriques !
Ô Technologie ! Je ne peux rester en place, toujours à bouger pour satisfaire cet esprit infini que tu m'as légué. Je dois apprendre, je dois comprendre. Jamais que je ne te perds, tu es toujours à mes côtés. Dans ma tête, dans ma vie, dans mon coeur. Si je dois souffrir par toi, je ris. Si je dois pleurer par toi, je ris. Mais si ce n'est pas toi qui me blesse, je tue. Toi-seule peut satisfaire toutes mes émotions. Toi-seule peut embellir toutes ces émotions.
Ô Technologie ! J'ai entendu ta souffrance lorsqu'Alzen est tombée. Ce cri déchirant ma brisé le coeur. Toi qui est abstraite mais concrète, toi qui n'a pas de corps mais la conscience, la technique, la beauté et la grâce ; à toi, je te prête mon corps. Je serai et le fer et l'enclume du renouveau. Je serai ton laser et ton scintillement. De par ta sagesse, je détruirai ceux qui t'ont privé de ta fille Alzen. Ô Technologie ! Et je la reconstruirai pour toi.
Ô Technologie ! Dors sans crainte. Jasper Johns est ton frère, ton amant et ton guide. Je serai le prophète d'une ère électrique. Je serai le paléo-Moïse du peuple archaïque vers de nouvelles cités mécaniques. Ô Technologie, je t'aime.

Vous aurez compris que Jasper est difficile d'approche et plutôt imprévisible tant qu'à ses réactions et ses émotions. Même pour ses congénères de l'A.R.K., il devient facilement insupportable, si que sûrement plusieurs d'entre eux doivent se demander pourquoi ce fou — d'un niveau rarement atteint — travaille pour eux. À vrai dire, Jasper-même ignore ce pourquoi, se préoccupant seulement de ses intérêts et de ses ressources pour créer ses joujoux. Toujours à travailler, il ne s'arrêtera donc jamais.
Bien sûr, depuis l'implantation de son karnevale, le scientifique ultime — l'un des meilleurs de tous sphéra pour ce qui est du domaine de la mécanique/biomécanique — s'est encore plus refermé sur lui-même, sur ses désirs de plus en plus fous et de moins en moins humains. Heureusement, il partage l'idéal de l'A.R.K. à sa manière, ce qui lui permet inévitablement d'accomplir les objectifs premiers.
Jasper Johns est comme il se dit, un paléo-prophète. Il ne veut non seulement un monde karnevalien, mais aussi un monde robotisé !

Tout ce qui est archaïque et qui n'a pas une once de technologie. À lui faire hurler des flammes pour chasser ce cauchemar...

« Jusqu'où ta mémoire est fragmentée, Duxen ? »
Il eut un temps de réponse plutôt long, que Jasper combla avec un tambourinement de ses doigts sur la table. «JUSQU'À LA CHUTE D'ALZEN, PATRON.» « Moui... Je vois. »

Lui aussi se souvenait plus ou moins des événements d'avant, et ça lui était égal. Maintenant qu'elle le disait, Duxen avait été dans sa vie peu de temps, comparativement à tous ce qu'il avait accompli. Son corps était vieux, mais son esprit constamment jeune. Sa vie d'avant la Chute, d'avant son implantation ; d'avant cette seconde chance ; ne lui manquait guère. Il était né Amenthalysien, si ses souvenirs étaient exacts. Ayant vécu dans le faste et la simplicité, petit Jasper s'était facilement versé dans les sciences, déjà comblé. Il avait vite apprécié la justesse des formules et le monde explicatif que lui offrait cette matière. Un univers grandiose qu'il n'aurait jamais fini d'explorer.
Dès que Alzen avait pointé d'à travers les nuages, que la rumeur s'était répandue, Jasper ne se posa pas plus de questions : laissant ceux qu'on croyait qu'il aimait — car il n'aimait qu'Elle, Miss Technologie —, il rejoignit la ville à la pointe du perfectionnement. Qu'elle soit sous le contrôle de Raziel lui importait peu. La guéguerre d'en bas aussi lui importait peu. Il n'avait plus que son labo et la contemplation du vide aux limites de la ville qui lui apportait une réelle satisfaction.

Il travaillait sur Duden.XIII (un prototype d'intelligence artificielle en somme) lorsque la cité trembla une fois.
Cette journée fut la pire de toute son existence, plongeant le scientifique et cette dernière invention en date dans le chaos le plus total. Sombrant avec la ville, refusant d'abandonner son rêve de toujours, Jasper survécut néanmoins, encombré. Il y passa des semaines, à rire, le cerveau atteint. Il y passa des semaines à pester contre les attentistes à SA cité volante, à SON idole.
Lorsque l'A.R.K. le dégageât enfin, Jasper, qui n'était plus le même mais que sa renommée de grand mécanicien suivait et auréolait toujours, fut rapiécé, réparé. On lui implanta également un karnevale, pour il ne sut jamais qu'elle raison. Il rentra aussitôt aux services de l'organisation, servant d'avantage la branche terroriste et extrémiste que celle de recherche. Il finalisa Duden.XIV et se l'implanta, se disant que la meilleure place ou il pourrait garder cette découverte étant dans son corps.

« Duxen, jusqu'où vont tes souvenirs fragmentés ? » « VOUS VENEZ DE ME POSER CETTE QUESTION, PATRON. » « Aaaah... C'est vrai... Orville, Wilbur, j'ai besoin d'un massage, que ça saute ! »

Et il replaça convenablement Duxen dans son crâne.

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