Diane. Ce nom est associé à un visage. Si je vous décris cette femme –parce que c’est bel et bien une femme qui se cache derrière tant de bruit-, vous imaginerez sûrement votre propre idéal. Mesurant dans le mètre soixante, s’approchant du mètre soixante-dix, il ne faut par contre, ne pas prêter attention à cette taille qui n’est pas significative. Mince, légèrement élancée, et ses atouts féminins bien proportionnés. Elle possède une peau assez laiteuse et claire, uniforme et qui semble presque sans imperfection, hormis un grain de beauté qu’elle possède dans le bas du dos. Un visage qui pourrait être celui d’un ange, mais d’un ange, avec ses yeux d’un bleus clairs s’approchant du gris, avec ses lèvres gourmandes, pulpeuse et d’un rose enivrant, encore pleine du fruit pêcheur. Son regard est cependant entouré de longs cils noirs recourbés, ajoutant de la sensualité à celui-ci. Ce visage est encadré par une longue et tombante chevelure châtain clair ; s’arrêtant au mi-dos. Elle est ondulée et semble être une cascade de féminité. Diane arborre le plus souvent des habits fort élégants, reflétant toute le sérieux qu’elle se doit de porter. Tout en restant une femme sensuelle, élégante et voir, sexy.

Dream Master

Diane vous fait voir ce qu’elle veut que vous voyez. Elle crée des illusions si réelles que vous les confondez avec la réalité, et cela peut être si fort, si réelle dans votre esprit, que cette fausse réalité peut susciter des émotions malgré vous. Ce n’est pas un mirage, mais bel et bien une seconde réalité. Il est plus facile pour elle, voir même plus courant, qu’elle les produise lorsque vous rêvez, car votre esprit se laisse plus facilement et innocemment baigner dans l’illusion. Le rêve devient juste plus réel, et vous vous en souviendrez comme un souvenir, vous aurez du mal à faire la différence dans votre esprit, ce sera la confusion. Lorsque vous êtes éveillé, et déjà confronté à une réalité, Diane mettra plus de temps à vous baigner dans l’illusion. Et selon votre esprit, votre ténacité, et la nature de l’illusion qu’elle vous imposera (si cette dernière fait ressurgir en vous d’antiques démons), vous croirez plus ou moins à cette illusion. Mais cela est plus difficile, vous vous direz ‘j’ai rêvé, j’ai vu un mirage’, mais vous douterez.

Diane maîtrise très bien son Karnevale. A vrai dire, c’était l’une de seule chose qui l’intéressait. Par contre, il fonctionne mieux sur les personnes endormies ou rêveuses, que sur les éveillées qui croiront simplement au mirage, et qui douteront.

La défense est de mise surtout que beaucoup de personne souhaite sa disparition (dont le clan d’Adolf), elle a caché dans sa jarretière ou dans le revers de son bas, une dague aiguisée.

Elle a soit une paire de menotte sur elle, et elle cache la clef dans son décolleté, soit des bouts de ficelle. Elle sait que parfois il faut attacher les furies ou les hommes qui se montrent trop agités.

Diane possède cette nature assez typique de la féministe sensuelle et entreprenante. Je pense à l’image de la grande Lilith.

Une personne déterminée. Oui c’est exactement ce qu’est Diane. Elle ne rechigne pas quand il s’agit d’atteindre son but. Elle fonce, mais, même si on ne le croit pas, c’est d’une manière toujours très réfléchie. Elle fait toujours le tour du problème, pour agir ensuite, même si parfois il lui arrive de réagir au trois quart de tour. C’est une femme qui déteste la passivité, elle veut toujours plus d’action et d’évolution. Tout comme l’éternel tourment de Lilith, elle est, elle aussi, toujours insatisfaite. C’est pour ça qu’elle avance toujours et use de son imagination débordante pour améliorer tout ce qui lui passer sous la main.

C’est aussi une personne très sensuelle qui aime énormément plaire. Eveiller le désir chez l’autre est devenu une véritable obsession. Toujours plus belle, toujours plus sexy, c’est là le mode de vie de Diane. Mais qu’est-ce qu’elle aime être adulée, c’est bien là un des seuls points communs qu’elle a avec Adolf. Comme c’est agréable pour une femme de se sentir regardée. Tout comme cette Lilith qui prenait vraiment plaisir à séduire.

Mais il y a aussi ce côté que beaucoup n’apprécie pas chez Diane, c’est son désir de tout dominer et contrôler. Elle déteste se faire marcher sous les pieds et a été élevée dans le principe que si tu veux quelque chose, à toi de te battre pour l’obtenir. Alors, Diane applique à merveille ce principe. Son monde idéal et clairement jugé par la domination de ce qu’elle trouve être le sexe fort, celui de la femme, qui a de l’emprise sur l’autre. De cette emprise nait son côté de dominatrice vis à vis de l’homme. Car en tant que bonne succube, c’est elle qui fait naître les plaisirs, et c’est elle qui les contrôle.

Mais Diane ne serait pas Lilith sans être reine. Oui, elle est la reine dans son domaine, et son domaine c’est aussi Karnevale Avenue. Son orgueil fort développé l’empêche de la laisser à Adolf, donc elle a l’attention de prendre le contrôle pour faire régner sa propre loi.

La honte sur elle, perdre de sa crédibilité, le noir complet (c'est pour ça qu'elle préfère simplement les ambiances tamisée), les victoires d'Adolf, ses défaite, se trouver en mauvaise posture.

Tout est mis en place pour bouffer les plus démunis. Ecrasés, utilisés, c’est une situation peu enviable. Et pourtant, le monde est comme ça, toujours à mettre à l’écart ceux qui ne sont pas comme les autres. Je le sais, et cela grâce à une femme merveilleuse, qui m’a éduqué et qui m’a apprit le vrai sens du mot vie.

La vrai vie, c’est d’être complètement rejetée, au point de connaître trop tôt le sens du mot solitude. N’étant pas désirée, sa mère n’a jamais vraiment accordé une grande attention à elle, et son père les abandonna toutes les deux. Alors qu’en bas, les rires retentissaient, les personnes venaient et partaient, le couffin de Diane attendait patiemment là-haut. Les femmes de joie étaient attendries par l’enfant de leur patronne, et ne comprenaient pas pourquoi cette dernière ne lui accordait aucune attention. La grande dame Artemys autorisait ses femmes et collègues de prendre soin de l’enfant, à condition que cela ne gênât pas leur travail. Une en particulière s’attacha à l’enfant, au point d’en devenir la nourrice. Anastasia Kithaëv. C’était la plus âgée des péripatéticiennes de l’établissement Artemys, plus âgée que la patronne, elle possédait le respectable âge de quarante huit ans, et exerçait toujours. Et puisqu’elle travaillait de moins en moins, elle consacrait son temps à prendre soin de la petite Diane.

C’était une femme qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Une grande femme persuadée que nous pouvions tous choisir entre la misère, la richesse, la belle vie et la terreur. Elle vivait sur le principe qu’il suffisait d’en avoir la volonté. Souvent elle racontait à l’enfant des histoires qu’elle avait vécu. Des anecdotes incongrues peut-être pas très destinées à une enfant si jeune. Mais cela fascinait tout de même la petite fille. Anastasia en avait vu des choses, avait vécu des aventures, et si aujourd’hui elle se trouvait aussi respectée par ses collègues et une aussi réputée vétérane de la maison, c’était parce qu’elle avait toujours agi. Diane aimait vraiment Anastasia, comme elle aimait toutes ses femmes qui lui tournaient autour, qui prenaient plaisir à la coiffer, à l’habiller et à jouer avec elle. Elle aimait aussi l’endroit de son enfance, la maison close. Un véritable terrain de jeu, même si elle savait rester enfermée lorsque les heures n’étaient pas pour elle. La seule chose qui ne l’amusait pas en ce fabuleux lieu pour elle, c’était sa propre mère. Elle ne la détestait pas, non, c’était plus une forme d’admiration, même si elle savait que cette femme resterait inaccessible. Diane avait tellement entendu sur sa mère, qu’elle se l’idéalisait, mais lui parlait peu.

« Dis, Anastasia ? Le monde à l’extérieur il est comment ? »

La grande dame s’assit aux côtés de l’enfant, la prit sur ses genoux, et lui chuchota à l’oreille.

« A toi de voir, et à toi de faire en sorte qu’il te plaise. Peins-le de manière à ce qu’il soit le monde que tu as envi de voir. Nous agissons tous dans ce but. »

Après une longue étreinte, Anastasia laissa l’enfant seul dans son lit, pour la laisser goûter aux douces joies du sommeil et des rêves.

Anastasia mourut d’une maladie alors que Diane avait huit ans. Et les choses étaient plus compliquées pour la maison close. La politique se faisait de plus en plus totalitaire et oppressante. La mère de Diane détenait un Karnevale. Et bien qu’elle soit originaire d’Alzen, elle dût fuir, car la situation empirée. Elle exporta sa maison close au lieu saint de Karnevale Avenue, en abandonnant une bonne partie de son travail déjà accompli. La mère de Diane n’eut pas beaucoup de mal à se remettre en route, l’établissement repris du poil de la bête, aidée des prostituées qui l’avait suivie dans sa fuite. Quant à Diane, cette histoire la dépassait, et puis, elle avait d’autres soucis à régler.

Diane n’était pas très appréciée à l’extérieur de la Maison Close. Même les clients s’étaient habitués à sa présence –quoique discrète- et ils la chouchoutaient aussi bien que les filles de joie. Ce fut un choc pour elle de voir que la communication avec le monde extérieur était plus compliqué. Bannie la chaleureuse atmosphère de la maison close, elle se trouvait au milieu de gens qui ne voulait pas l’aduler. Et même, certains, qui connaissait sa provenance et la nature du boulot de sa mère –que elle-même ignorait, puisque personne ne lui avait vraiment expliqué ce qu’on faisait dans une maison close et à quel point c’était mal vu-, s’amusaient à la rabaisser et à lui mener la vie dure. Grande peine pour eux puisque Diane ne s’est jamais laissée faire. Farouche, elle en venait même à utiliser la violence. Ce qui lui valut des problèmes scolaires. Mais cela ne lui apportait peu, l’école était un calvaire pour elle. Tout cela ne l’intéressait pas, ce qu’elle aimait, elle, c’était l’action, obtenir ce qu’elle voulait, et ce qu’elle voulait, c’était le respect. Mais ces pauvres écoliers ne lui accordaient rien de tout cela, à quoi bon perdre leur temps avec eux, ils n’étaient pas intéressants de toute façon. Alors, Diane se lia avec des personnes plus âgées et pas très nettes parfois.

Diane a toujours écrasé les autres, et elle se forma très vite un petit groupe d’étudiants qui la respectaient et, eux, l’adulaient. Délaissant ses études, elle se découvrit par contre un Karnevale intéressant, qui lui plût énormément. Cela la rassura, elle n’était pas si nulle que ça. Elle pouvait donc se faire véritablement respecter. Mais la vie est parfois plus difficile que prévu. Alors que Diane s’éloigna de sa mère, la laissant à son établissement –dont elle ne connaissait pas encore la véritable nature-, et travailla. Car, n’ayant pas suivi d’études, ne possédants aucun diplômes, portant le poids de l’échec scolaires, elle devait bien subvenir à ses besoins que sa mère refusait de subventionner. Elle passa donc de petits boulots en petits boulots, entrant parfois dans des bars pas vraiment remplis d’honnêtes gens. Un jour, elle fut vraiment dans le besoin. C’est alors avec honte, qu’elle accepta de vendre son corps. Le cachant honteusement, elle refusait qu’on l’apprenne, et encore moins sa mère. Depuis, même si elle évitait de revenir à un tel extrême, elle usait de sa beauté, héritée de sa mère, pour vivre. Une femme eut la bonté de l’embaucher pour de bon et l’aider à s’en sortir. Roxanne d’Esling lui offrit une place au Midnight Square. Elle y resta fort longtemps, s’y plut même. Elle se lia même d’amitié avec sa patronne, les deux femmes eurent une relation assez complice.

Elle eut vingt-quatre ans. Diane avait toujours indirectement les problèmes politiques. Mais enfin, Alzen tomba. Elle qui n’était jamais sorti de Karnevale Avenue, de peur de se faire capturer et ruer pour l’empereur, était enfin libre. Cette période d’oppression ne lui avait fait connaître pratiquement que cette ville où elle était cachée. Cela lui importait peu à vrai dire, même si elle fut très heureuse que cela se termine. Et encore une fois, indirectement elle subit le mouvement politique, puisqu’elle vit cette ville, qui était devenue la sienne, grandir et prospérer. Elle apprit aussi que l’Artemys, l’établissement de sa mère était en réalité une maison close. Elle eut l’impression de toujours l’avoir su, mais aussi … Ce n’était pas très respectable. Elle eut honte et comprit l’origine de certains mépris lorsqu’elle disait son nom. Mais puisqu’elle avait déjà couper les ponts avec sa mère, elle tenta de dissimuler la nouvelle, et de ne pas y prêter attention.

Une nouvelle la ramena tout de même près de cette mère. Celle-ci était mourante et voulait la voir dans ses derniers instants. Diane fut fort étonnée, mais alla la rejoindre. Lorsqu’elle lui demanda de reprendre l’établissement, Diane refusa d’abord. Mais alors qu’elle marchait tourmentée dans les rues, elle revint vite revoir sa mère, s’excusa, et accepta. Dans le fond, il y avait la mémoire de son enfance qui lui donnait cette envie. Mais aussi, la sécurité que lui apporterait la possession d’une telle entreprise, car la maison close était devenue de plus en plus luxueuse et réputée avec le temps. Diane savait que Roxanne comprendrait son départ, et que cela n’altérerait pas leur relation.

Diane pensait les péripéties terminées. Mais elle comprit qu’elle se trompait avec l’apparition du gang d’Adolf Fleisch, le propriétaire du nouveau casino. Elle le détesta et fut même très vexée de voir son établissement défaillir sous la concurrence que lui apportait le casino. De plus, c’était un homme à l’origine de tout cela. Elle était donc prête à se battre, son orgueil l’y obligé. Hors de question que ce petit nouveau cherche à faire sa loi dans sa ville. Il se prenait au Midnight, mais aussi à sa maison, cela n’allait vraiment pas se passer comme ça. Diane forma de nouveau un groupe, le gang Artemys, et elle était bien prête à gagner jusqu’à la fermeture du casino ou qu’elle le récupère. Elle eut vingt-cinq ans, et elle était bien partie pour ne pas lâcher l’affaire.

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